Banque participatives: L’écosystème au complet en septembre prochain

Les consommateurs doivent encore patienter pour profiter des produits participatifs. En plus de la convention d’ouverture de compte, qui n’a pas encore été publiée, il faudra également attendre que le marché monétaire qui permettra aux banques d’assurer leur liquidité soit opérationnel.

Le marché interbancaire participatif ne sera pas effectif avant la mi-septembre. C’est ce qu’a affirmé Abdellatif Jouahri en marge de la réunion trimestrielle du Conseil de Bank al-Maghrib, tenue mardi. Ainsi, le premier sukuk, l’un des maillons essentiels de la finance participative, ne sera pas émis avant le 15 septembre. Pour Jouahri, il s’agit d’un long processus pour garantir un bon lancement de ce grand chantier. D’ailleurs, il n’hésite pas à comparer la finance participative à une sorte de puzzle où chaque élément et chaque détail a sa propre place. Mais l’essentiel des circulaires est prêt. «Trois d’entre elles ont déjà été publiés au Bulletin officiel après leur validation par le Conseil supérieur des oulémas», rappelle-t-il.

Le wali de BAM a tiré à boulets rouges sur les banques participatives qui se sont lancées dans la course à l’ouverture alors que l’écosystème participatif n’est pas au complet. Jouahri ne les nomme pas directement, mais sa déclaration est surtout considérée comme un clin d’œil à Umnia Bank, filiale de CIH Bank qui a été la première à ouvrir ses agences à Casablanca et Rabat en mai dernier. Attijariwafa Bank a également annoncé récemment le lancement prochain de sa banque participative, Bank Assafa. « La convention d’ouverture n’est même pas prête. Ils font de la publicité comme ça », lance Jouahri. Une fois prête, la convention sera en fait transmise au comité sharia pour validation.

Et face au retard enregistré, le patron de la banque centrale rassure qu’il n’y a aucune volonté de la part de n’importe quelle partie prenante, ni BAM, ni l’Acaps, ni l’AMMC, ni la SGG, ni le comité Sharia de nuire ou de prendre en otage le projet de la finance participative. «C’est un travail terriblement lent. Il fallait tout mettre en place pour que le marché puisse travailler dans de bonnes conditions », reconnait le gouverneur de Bank Al-Maghrib. D’autres puzzles importants dans l’échiquier de la finance participative ne sont pas encore prêts. Il s’agit notamment de la version islamique de l’assurance, «takaful», qui est essentielle pour l’octroi de crédits. Pour rappel, l’assurance Takaful est basée sur l’entraide entre personnes physiques ou morales dans l’objectif de couvrir les risques. Des propositions ont été formulées pour recourir à l’assurance conventionnelle en attendant le dispositif takaful, mais elles ne font pas fait l’unanimité.

A rappeler que BAM a accordé en janvier dernier 5 agréments de banques participatives. Il s’agit, en plus de CIH-Bank et d’Attijariwafa Bank, de BMCE Bank of Africa s’est associée à Al Baraka Banking Group du Bahreïn, de la Banque centrale populaire qui a noué un partenariat dans ce sens avec le groupe saoudien Guidance Financial Group, et du Crédit agricole du Maroc avec partenaire islamic Corporation for the development of the private sector.

Hajar Benezha

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