CDG:Renault out, PSA in…

La caisse de dépôt et de gestion a annoncé il y a quelques jours sa nouvelle  stratégie qui fait de la rentabilité et de la sécurité des fonds d’investissement sa priorité, pour les cinq années à venir. Ce nouveau plan stratégique a pour objectif de sortir la CDG de l’opérationnel.

Une feuille de route en rupture avec le passé, mais dont les prémices ont peut-être été dessinées, il y a plus de deux ans maintenant. En effet, la CDG s’est retiré en toute discrétion de Renault Tanger depuis 2014 et n’en est donc plus actionnaire.

Pour rappel, Renault s’est retrouvé en difficultés financières au temps de la suspension du projet Nissan à Tanger. A ce moment-là, la CDG est entrée dans le capital pour stabiliser l’investissement en signant en 2009avec le constructeur automobile un accord de partenariat portant sur la prise de participation par Fipar-Holding, filiale à 100% de la CDG, à hauteur de 47,6% du capital de Renault Tanger Méditerranée.  La CDG a fini par sortir du tour de table de Renault au bout des cinq ans.

Le groupe n’abandonne pas pour autant le secteur automobile. La CDG détient aujourd’hui, une participation de 5% dans l’usine Peugeot Citroën Automobile Maroc, filiale du groupe PSA. Mais la logique a changé désormais.Son objectif est de faire émerger de nouveaux acteurs nationaux et de lancer des projets à impact structurant. Mais la CDG entend rester minoritaire dans ces projets et fera autant que possible appel à d’autres opérateurs dans les tours de tables. Le directeur général de la vieille dame de Rabat donne l’exemple par le projet PSA dans lequel la caisse détient 5%, avec une option pour monter à terme à 10%.

«Le plus important n’est pas d’être actionnaire majoritaire ou pas, mais plutôt de sécuriser l’emploi généré par ce grand projet», affirme Abdellatif Zaghnoun. Aujourd’hui, les trois grands pôles du plan stratégique et de la future organisation du groupe sont le développement territorial,le tourisme et finances/épargne. «Nous voulons réduire de 30% le nombre de nos filiales pour un meilleur fonctionnement», explique le directeur général de la CDG.

Les trois nouveaux modes d’intervention prévus sont totalement différents. La CDG interviendra donc comme expert, ce qui implique la maitrise d’ouvrage pour les projets détenus par ce dernier comme co-financeur des projets à valeur ajoutée dans les secteurs cibles du groupe en accompagnant financièrement les régions ainsi que les PME à travers la mise en place de ligne de refinancement à disposition des institutions financières ; et comme investisseur avec le  lancement de projets permettant le développement d’un tissu productif dans un secteur à fort potentiel pour renforcer la dynamique d’investissements dans de nouveaux secteurs essentiels à la diversification du modèle de croissance du pays. On peut prendre l’exemple de l’industrie agroalimentaire, les nouvelles technologies ou encore les énergies renouvelables.

Soumayya Douieb

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