Coface évalue les risques pays

Coface a publié les évaluations de 13 secteurs d’activité dans 24 pays représentant près de 85% du PIB mondial, en plus de 160 évaluations risque pays. Il en ressort que le 2e trimestre marque un nouveau départ pour l’Europe et la Russie ainsi que pour les secteurs de l’Automobile et l’Agroalimentaire dans plusieurs pays. Le risque au Moyen-Orient et en Afrique reste sur la pente ascendante.

Le Moyen-Orient et l’Afrique s’avèrent être les régions dont les évaluations pays se sont détériorées le plus depuis 2014-2015, à cause des tensions politiques et de la chute des prix du pétrole et du gaz. Ce trimestre, Coface en dégrade plusieurs : la croissance économique et la situation financière du Qatar (désormais en A4) pourraient s’aggraver suite aux récentes mesures prises par d’autres pays du Golfe; Bahreïn (désormais en C) fait face à un déficit budgétaire important et à une dette élevée; la Namibie (désormais en B) a des perspectives médiocres cette année, malgré une reprise dans le secteur minier; l’île Maurice (désormais en A4) régresse dans les classements internationaux mesurant l’environnement des affaires.

Du côté sectoriel, le risque monte aussi. En témoigne la dégradation à «risque moyen» de l’industrie pharmaceutique des Emirats Arabes Unis et de l’Arabie Saoudite, sous l’effet de dépenses publiques plus faibles.

En revanche, la zone euro bénéficie d’une dynamique positive. Des conditions de financement très favorables, l’investissement qui soutient la croissance, le retour de la confiance des entreprises, les défaillances d’entreprises en baisse dans la quasi-totalité des pays (sauf au Royaume-Uni, fragilisé par le ralentissement de la consommation, et en Belgique, son 4e partenaire commercial, où les défaillances devraient croître respectivement de +9% et +5% en 2017, selon les prévisions de Coface).

À cette occasion, Coface améliore à A2 l’évaluation de l’Espagne, où la croissance et le commerce extérieur sont particulièrement dynamiques, et à A3 l’évaluation du Portugal, sorti de la procédure de déficit excessif de la Commission européenne.

Plusieurs secteurs suivent cette tendance positive: l’Agroalimentaire en Europe de l’Ouest, (désormais évalué en «risque moyen» au niveau régional ainsi qu’en France), suite à la hausse des prix des matières premières et à la fin des effets climatiques désastreux pour les récoltes; la métallurgie en Allemagne (désormais en «risque moyen») en raison de la stabilisation des prix et de la bonne dynamique de ses principaux débouchés; l’Automobile en Italie (désormais en «risque faible»).

L’Europe centrale continue d’accumuler les améliorations d’évaluations. Ce trimestre, il s’agit de la pharmacie (désormais en «risque faible») du fait de la hausse de la demande interne et externe ;l’énergie (désormais en «risque moyen » au niveau régional et en Pologne), soutenue par la profitabilité des entreprises de raffinage et la hausse attendue de la demande ; la métallurgie (désormais en «risque moyen» au niveau régional et en Pologne), grâce à de nouveaux investissements en infrastructure et à la convalescence de l’Automobile.

Une légère reprise s’installe en Russie, dont l’évaluation pays est améliorée à B : les investissements et la production industrielle progressent, les ventes au détail ne baissent plus grâce à un niveau d’inflation maîtrisé (proche de 4%). Celles de l’Automobile augmentent même (prévision de +11% en 2017), ce qui permet au secteur de quitter la catégorie «risque très élevé» pour la catégorie «risque élevé». L’Ouzbékistan (désormais en C) bénéficie, notamment de la reprise de l’activité russe, des financements obtenus de la Banque mondiale et de la BERD ainsi que de moindres incertitudes politiques.

Kaoutar Khennach

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