Conflit syrien: Un autre sommet pour rien?

La Télévision d’Etat turque TRT a annoncé ce lundi que le 7 septembre prochain les présidents turc, russe et iranien se réuniront, pour la troisième fois, pour voler au secours de la Syrie.

Ainsi, après un premier sommet à Sotchi en Russie en novembre 2017 puis un autre à Ankara en Turquie en Avril dernier, Erdogan, Poutine et Hassan Rohani se rencontreront donc en Iran et plus précisément à Tabriz, la capitale administrative de la province iranienne de l’Azerbaïdjan oriental, pour tenter de mettre un terme au conflit qui ravage la Syrie.

Intervenant à un moment où une attaque militaire du régime syrien contre Idleb, le dernier bastion des insurgés, semble imminente, cette annonce fait suite, d’après l’agence de presse iranienne Tasnim, à la signature d’un accord de coopération militaire entre l’Iran et la Syrie. Ajoutée à la visite effectuée la semaine dernière à Damas par le ministre iranien de la Défense, Amir Hatami, cette annonce constitue un autre pied-de-nez à l’intention d’une administration américaine qui ne cesse de réclamer le retrait des forces iraniennes venues en Syrie pour épauler Bachar Al-Assad et qui, depuis le début du conflit en 2012,  ont laissé sur le champ de bataille près d’un millier de combattants provenant essentiellement des unités d’élite des fameux «gardiens de la révolution» iranienne.

Considérant que la région d’Idleb fait partie des «zones de désescalade» mises en place au terme des négociations de paix d’Astana  qui avaient été parrainées, d’un côté, par la Russie et l’Iran en leur qualité de soutiens du régime de Bachar Al-Assad et, de l’autre, par la Turquie qui se tient du côté des rebelles, le ministre turc des Affaires étrangères, en visite à Moscou la semaine dernière, avait mis en garde la Russie sur la «catastrophe» qui verrait le jour si le régime de Bachar Al-Assad venait à opter pour une «solution militaire» à Idleb.

Et si, à la fin du mois dernier, le Président turc Recep Tayyib Erdogan avait fait part de son souhait d’organiser le 7 septembre 2018 à Ankara un sommet sur la Syrie en présence des dirigeants de l’Iran, la Russie et l’Allemagne – ce qui avait été salué par la chancelière allemande Angela Merkel car ayant « du sens » selon elle – les informations parues dans la presse ces derniers temps parlent plutôt de l’imminence de la tenue à Tabriz en Iran d’un sommet tripartite Russie-Iran-Turquie d’où Berlin serait exclu.

Vladimir Poutine, Hassan Rohani et Recep Tayyib Erdogan vont-il parvenir à enterrer la hache de guerre à l’issue de ce sommet et à faire taire les armes afin qu’il soit mis fin à un conflit dévastateur qui dure depuis six années ? Rien n’est moins sûr pour l’heure mais espérons et attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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