Les controverses des «villes sans bidonvilles»!

L’opération «villes sans bidonvilles» avait constitué, au moment de son lancement, une sérieuse mesure pour libérer les cités du royaume de l’anarchie urbanistique. Il est bien vrai que cette décision audacieuse avait, tout de même, déclenché un véritable ébranlement tant au niveau des décideurs que des citoyens.

On se rappellera que la prolifération des constructions illicites avait horriblement dégénéré, partout dans le pays, en particulier, au cours du printemps démocratique en 2011. Cette situation prenait de l’ampleur à tel point qu’on se retrouvait à la merci d’une machine épouvantable secrétant un réel réseau spéculatif autour des cités anarchiques.

L’exécution de cette démarche nationale de lutte contre les bidonvilles avait rencontré beaucoup de difficultés en raison du cumul de plus de plusieurs décennies de laxisme et de mauvaise gestion. De nombreux bidonvillois se trouvèrent, du jour au lendemain, sans abri et en proie aux affres de la vie quotidienne. Aujourd’hui encore, des populations continuent à vivre le calvaire de ces mesures kafkaïennes, en termes d’indemnisation et de recasement. Une situation qui n’est pas passé sans heurts entre des victimes en colère te les services d’ordre.

Certes, le combat menu à brides abattues contre les bidonvilles était payant puisque la quasi-totalité de ces mesures ont disparu en l’espace de quelques semaines. Toutefois, on n’a fait en fin de compte, pour la plupart des cas, que déplacer certains bidonvilles vers d’autres lieux insalubres. D’autres sont restés sur les lieux, attendant les promesses qui tardent à venir. Enfin, si l’on est entièrement pour l’éradication des bidonvilles en vue d’une urbanisation rationnelle et organisée, on condamnera énergiquement la manière avec laquelle les choses ont été concrétisées aux dépens de la sécurité et le bien-être des citoyens.

A propos, les véritables coupables de cette bavure, ceux qui ont «autorisé», dans l’illicéité et au prix forts, les constructions illégales et ceux qui ne se soucient que de la collecte des voix électorales, baignent toujours dans l’impunité. C’est la plus grande insulte perpétrée contre tous ces efforts de réformes.

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