COP23: De Marrakech à Bonn, l’Afrique passe le flambeau aux Etats insulaires

Depuis lundi dernier, le Maroc a repris sa place parmi les Etats parties, après  avoir assuré pendant une année la présidence de la COP22. Lors de la cérémonie d’ouverture de la 23e conférence des parties qui se tient jusqu’au 17 novembre à Bonn (Allemagne), Salaheddine Mezouar, président de la COP22, a passé le relais au premier ministre fidjien Frank Bainimarama qui assumera cette fonction jusqu’en novembre 2018.

Pendant une année, le Maroc a mené les négociations sur le climat, en faisant retentir la voix de l’Afrique, l’un des continents les moins émetteurs de Gaz à effet de serre (GES), mais le plus affecté à l’échelle mondiale. Le Royaume rejoint sa chaise parmi les parties africaines, après avoir fait entendre haut et fort  la voix conjointe des pays africains en matière de changements climatiques. Une mobilisation et un engagement qui se sont traduits par des actions concrètes, comme l’adoption de la «Proclamation d’action de Marrakech pour le climat et le développement durable», l’Agenda de l’Action avec le lancement du Partenariat de Marrakech pour l’action globale pour le climat», «le Sommet des chefs d’Etat Africains et la mise en place de trois commissions».

La COP23 qui se déroule à Bonn du 6 au 17 novembre s’inscrit dans la continuité de l’esprit de Marrakech. Les iles Fidji, premier pays insulaire à organiser la COP devraient porter la voix des îles et archipels, les plus menacés et affectés par le changement climatique. Autre objectif : Bonn devrait permettre d’accélérer la cadence de mise en œuvre de l’Accord de Paris de 2015 ratifié actuellement par 169 pays, sachant que c’est la première COP depuis l’annonce du retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris, par le président américain. Selon la Commission Européenne, il est question, au cours de cette COP, de traduire les ambitions de cet accord en actes et accélérer sa mise en œuvre au niveau de la mobilisation de fonds, du renforcement des compétences et de l’accompagnement des pays vulnérables ou en développement. En effet, selon cet accord, les pays riches devraient mobiliser 100 milliards de dollars US par an d’ici à 2020 et jusqu’en 2025, afin de financer la lutte contre les changements climatiques dans les pays en développement et financer les mesures d’adaptation aux changements climatiques. Un objectif encore loin d’être atteint, aujourd’hui.

La COP23 se tient deux semaines après la publication de deux rapports inquiétants du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et de l’Organisation météorologique mondiale(OMM) qui ont souligné que l’année 2017 serait l’une des trois dernières années les plus chaudes au monde. Selon l’OMM, durant les neuf premiers mois de l’année 2017, la température moyenne à la surface du globe a dépassé de 1,1°C celle de l’époque préindustrielle.

Danielle Engolo

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