Cop23: Les conseils du Maroc aux organisateurs fidjiens

Hakima El Haité, qui cède le flambeau au champion fidjien pour le climat, Inia Seruiratu, propose ses consignes pour réussir la Cop23, qui se tiendra exceptionnellement à Bonn fin 2017.

La championne pour le climat du Maroc a appelé son successeur à veiller à la création de ponts entre les négociateurs et les acteurs de l’action climatique. Le but est d’éviter les obstacles auxquels la présidence de la Cop22 a été confrontée, comme l’a souligné la championne du Maroc pour le climat, lors d’une réunion de concertation et de suivi avec les représentants des sociétés civiles, tenue hier à Rabat.

Selon la ministre, le Maroc s’est vu reproché son ouverture à l’égard de la société civile, qui a pourtant un rôle crucial à jouer pour mettre en œuvre l’Accord de Paris sur le climat, surtout que 80% des décisions en termes d’action climatique relèvent et sont mises en œuvre par les acteurs non étatiques. Les champions pour le climat n’ont pas échappé aux critiques, accusés notamment d’empiéter sur le territoire des négociateurs. Ainsi, la ministre de l’Environnement a appelé les organisateurs de la Cop23 à négocier directement avec les hauts représentants de chaque secteur, en l’occurrence les ministres.

C’est « cette approche qui garantira l’intégration des NDC (contributions nationales contre le réchauffement climatique) dans les politiques publiques», a-t-elle souligné. Des représentants de la société civile ont particulièrement mis l’accent sur le renforcement du lobbying auprès des décideurs politiques du secteur agricole. Car peu de décisions concrètes ont été prises sur ce secteur à l’issue de la Cop22. En cause, l’absence de consensus entre les pays africains, qui veulent aborder ce dossier sous l’angle de l’adaptation et du financement, et les pays développés qui ont opté pour l’atténuation, en l’occurrence la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités agricoles Par conséquent, les discussions ont été donc renvoyées à la Cop 23.

Outre le renforcement de l’entente entre les différentes parties impliquées dans l’action climatique, la ministre de l’Environnement a également appelé le champion fidjien à poursuivre les débats sur l’éducation, l’innovation et la gestion des déchets. Il s’agit de «trois thèmes longtemps marginalisés avant qu’ils ne soient introduits dans les débats de la Cop22», a-t-elle dit.

En attendant, le comité de pilotage de la Cop2 poursuit son action en faveur du climat. Selon Hakima El Haité, une réunion avec les représentants du Fonds vert pour le climat sera tenue en avril prochain pour négocier le financement des projets portés par les jeunes, les femmes et les populations autochtones. Le Fonds n’attend plus que les projets pour débloquer le financement.

Hajar Benezha

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