Si la pandémie du Covid-19 qui s’est brusquement abattue sur la planète va, incontestablement, pousser les dirigeants d’un grand nombre de pays à revoir leur façon de conduire les affaires de leurs Etats respectifs, elle a aussi donné l’occasion aux populations touchées par cette épidémie de tourner leurs regards vers cette petite île des Caraïbes de 11,5 millions d’habitants qui a pour nom Cuba et qui a été soumise durant 5 décennies à un implacable embargo américain.
Pourquoi cela ? Tout simplement parce que dans le cadre de la politique d’internationalisme médical développée, dans l’île, dès les premiers jours de la révolution castriste, 300 professionnels de la santé issus du contingent internationaliste Hubert-Reeves créé en 2005 par Fidel Castro et faisant partie du «Cuba International Medical Brigade» ont été dépêchés, dès le 18 mars 2020, par les autorités de La Havane dans toutes les pays alliés touchés par la pandémie du Covid-19; à savoir, le Venezuela, la Jamaïque, Surinam et Grenade.
Pour rappel, aux premiers jours de la révolution castriste de 1959, la moitié des 6.000 médecins que comptait le pays et qui étaient favorables à l’ancien régime avaient fui à l’étranger.
Aussi, pour remédier à cette hémorragie, Fidel Castro avait fait de la santé une priorité pour le pays et, pour cela, mis sur pied un important système de formation médicale et poussé sa jeunesse à intégrer les différentes facultés des sciences médicales.
Ce système ayant fait du savoir médical la première ressource du pays, La Havane avait, pu, dès 1963, envoyer en Algérie et dans le cadre de sa politique d’internationalisme médical, la première «brigade médicale cubaine en mission internationale». Aujourd’hui, Cuba compte 10.000 médecins actifs formés dans les 34 universités de médecine que compte le pays ; ce qui donne une proportion de 9 médecins pour 1000 habitants et confère, au pays, une excellente couverture médicale.
Dans l’équipe comprenant les 52 médecins et infirmiers qui ont été envoyés en Lombardie pour aider les autorités sanitaires italiennes dans leur lutte contre le coronavirus qui frappe très durement le pays, trente avaient déjà répondu en 2014 à l’appel de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en allant en Afrique de l’Ouest lutter contre l’épidémie d’Ebola.
Aujourd’hui et pour faire face à l’épidémie de coronavirus qui frappe la France, des députés de tous bords politiques ont écrit au Premier ministre Edouard Philippe pour lui demander de solliciter des autorités de La Havane l’envoi de médecins et d’infirmiers cubains à l’effet d’assister leurs collègues de l’Hexagone.
Réputé pour ses grandes compétences, le personnel médical et paramédical cubain officie, aujourd’hui, dans une quarantaine de pays ; ce qui prouve, s’il en est encore besoin, que «l’internationalisme médical» initié par le tandem Fidel Castro-Ernesto «Che» Guevara reste, aujourd’hui encore et malgré l’embargo qui a été imposé au pays pendant plus de cinquante ans, la meilleure réponse à apporter à une épidémie qui, en s’abattant, indistinctement, sur tous les pays ne fait aucune différence entre ceux qui sont développés et ceux qui ne le sont pas, entre les riches et les pauvres, les grands et petits.
Quelle(s) forme(s) et quelle tournure vont prendre les relations internationales de l’après-Covid-19 ? Attendons, pour voir…
Nabil El Bousaadi