Coup d’envoi de l’AMO pour les étudiants

Comme nous l’avons annoncé sur nos colonnes, près de 288.000 étudiants aussi bien du secteur public que privé bénéficieront de l’Assurance maladie obligatoire de base durant l’année universitaire 2015-2016. Le nombre des étudiants couverts devra s’élever à 420.000 à l’horizon 2019-2020. «Ils bénéficieront des mêmes services de soins que les autres adhérents», a affirmé le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi, lors de la cérémonie de lancement du nouveau régime organisée mercredi dernier à Rabat.

La couverture comprend, entre autres, les consultations médicales, les analyses biologiques, les soins dentaires et les intervenions chirurgicales. Les étudiants bénéficieront aussi d’un taux de remboursement des frais de 80% pour les médicaments. Un ratio qui peut atteindre 100% chez les étudiants atteints de maladies graves comme le diabète ou les tumeurs malignes. De son côté, le taux de remboursement en cas de prise en charge dans un établissement public est fixé à 100%. Celui qui sera appliqué dans le secteur privé s’élève à 90%. Concrètement, le but de ce régime est d’ «améliorer les conditions sociales des étudiants en leur permettant d’accéder aux médicaments et aux soins sur un pied d’égalité», a expliqué le ministre. Reste à relever le défi de l’exécution de ce projet. Le ministre de la Santé est conscient de qui l’attend. Surtout qu’ «il nous est demandé de garantir aux étudiants un accès aux soins de qualité», a-t-il dit. En fait, le challenge est de déployer les équipements médicaux et les ressources humaines adéquates. Idem pour les ressources financières. Sur ce point, le ministre a affirmé que le paramétrage du financement du régime a été conçu pour assurer sa viabilité durant les 5 prochaines années». En fait, une enveloppe de 110 millions de DH sera mobilisée annuellement pour financer ce programme. Mais l’Etat compte déployer d’autres ressources financières, en plus du budget du ministère de la Santé. Il s’agit des ressources dégagées de la décompensation du sucre prévue cette année. «Nous allons affecter la moitié des deux milliards de DH qui seront mobilisées suite à la décompensation du sucre aux infrastructures et équipements médicaux », a précisé Abdelilah Benkirane.

Toujours sur le plan financier, notons que l’adhésion ne sera pas gratuite pour les étudiants du secteur privé. Ils devront en fait s’acquitter d’une cotisation annuelle de 400 DH. Lors de l’élaboration de ce projet, l’idée était de prévoir une cotisation pour l’ensemble des étudiants. Une option refusée par le chef de gouvernement. «Car cela risquait de limiter l’étendue de ce régime, dans la mesure où plusieurs personnes aurait hésité à y adhérer», a-t-il dit. D’autant plus que le but du gouvernement est d’atteindre la couverture sanitaire universelle pour atteindre 95% de la population.

Conditions

La loi 116-12, qui réglemente l’extension de l’AMO aux étudiants, fixe les conditions d’adhésion à ce régime. L’âge maximum pour en bénéficier a été fixé à 30 ans, exception faite pour l’enseignement traditionnel. L’étudiant doit être régulièrement inscrit dans l’un des établissements d’enseignement supérieur, publics et privés, dont la liste a été publiée au Bulletin officiel. Les étudiants des classes prépas ou de l’enseignement traditionnel sont également concernés. Peuvent également adhérer à l’assurance les étudiants préparant un diplôme de technicien supérieur ou spécialisé, notamment dans un établissement de formation professionnelle privé. La loi précise aussi que les étudiants ne peuvent cumuler l’AMO à aucune autre couverture médicale en tant qu’assuré ou ayant droit. L’adhésion peut être résiliée dans le cas où un étudiant bénéficierait d’une autre assurance maladie de base à titre personnel ou en tant qu’ayant droit d’un assuré.

Top