«Une croissance d’au moins 5% est nécessaire pour freiner l’hémorragie»

Al Bayane : Le sinistre a touché plus de 3900 entreprises au premier semestre. Quelles ont été, selon vous, les principales causes?

Amine Diouri : Depuis 2012, les défaillances d’entreprises ont fortement augmenté sur un rythme moyen annuel de 15%. Cette année, c’est surtout le premier trimestre qui a été très meurtrier pour les entreprises, à cause de l’absence du gouvernement. Cette période a été marquée par le blocage de nombreux marchés publics. D’ailleurs, cette hausse des défaillances d’entreprises s’est faite sentir dès la période postélectorale.

Faut-il espérer que la nouvelle loi sur les délais de paiement et son extension aux établissements publics et aux sociétés délégataires d’un service public puisse freiner l’hémorragie?

Oui, la nouvelle version de la loi pourrait avoir un impact positif. C’est une très bonne chose que les entreprises publiques participent désormais à cet effort. Mais il ne faut pas oublier que les modalités d’application de cette loi n’ont pas encore été fixées. Les premiers effets ne seront en tout cas ressentis que vers la fin de 2018. En plus de la loi, il faut également atteindre un certain niveau de croissance pour freiner l’hémorragie. Il faut au moins une croissance de 5% pour avoir des effets positifs. Aujourd’hui, on est encore loin de ce taux.

Les statistiques montrent un recul au niveau de la création d’entreprises, notamment au cours des deux derniers mois. Comment expliquer cette tendance?

 Nous ne pouvons pas tirer de conclusions sur deux mois, surtout que cette période a coïncidé avec le mois de Ramadan. En fait, la création d’entreprise intervient davantage en janvier. Sur le long terme, les créations ont augmenté de 5% entre 2012 et 2016.

Hajar Benezha

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