Dans «Cintra», Hassan Aourid explore la mémoire collective du Maroc pluriel

Le roman « Cintra » de l’écrivain marocain, Hassan Aourid, paru en mars 2016 et présenté mercredi soir au Musée du patrimoine judéo-marocain de Casablanca, n’est autre que la consécration d’un voyage créatif dans la mémoire collective d’un Maroc pluriel.

Ce roman (285 pages) constitue une compilation des événements, des lieux et des personnages ayant marqué de leur empreinte indélébile l’histoire du Maroc et jette la lumière sur une nouvelle génération qui se veut un trait d’union entre le présent et l’avenir et s’érige comme étant une passerelle et une transition d’un temps à un autre.

Riche en événements historiques et culturels, ce nouveau-né de Hassan Aourid repose sur une série de circonstances qui placent le personnage principal, Omar Benmansour, face à des personnes célèbres, dont Abdelkhalek Torres, Abdessamad Kenfaoui, Mehdi Ben Barka et le groupe Nass El Ghiwane. Bref, il ne s’agit pas uniquement d’une interaction avec la mémoire marocaine, mais plutôt d' »un voyage dans le temps ».

S’exprimant à propos de ce roman, son auteur, Hassan Aourid, s’est dit « très fier » de le présenter dans l’enceinte de ce Musée qui retrace une grande partie de la mémoire nationale, en particulier celle de feu Simon Lévy avec lequel il avait une connaissance profonde.

Il a souligné, lors de cette rencontre de présentation, organisée par la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain, l’interactivité qui a toujours prévalu et caractérisé les relations entre Juifs et Musulmans, une vie sociale entre les deux parties ayant désormais subi les répercussions des événements issus du conflit au Proche-Orient et contraint naguère les Juifs marocains à plier bagages pour des « considérations idéologiques ».

M. Aourid a, en outre, mis en exergue la dimension judaïque qui, selon lui, ne se limite pas uniquement aux seules adeptes de la religion juive, mais constitue bel et bien un patrimoine de l’ensemble des Marocains.

Le roman « Cintra », a-t-il expliqué, s’articule autour d’une idée phare qui est celle de l’Andalousie à travers le personnage principal (Omar Benmansour) qui était marié à une juive marocaine et exerçait en tant qu’employé de l’Administration coloniale. D’autant plus qu’il croyait qu’il serait en mesure, d’après sa référence, de transcender les différends d’ordre culturel, avant qu’il ne soit heurté, déçu et victime de la conjoncture internationale qui, enfin de compte, a réussi à briser ces compromis escomptés.

D’autre part, M. Aourid a rappelé que, durant cette période, plusieurs Marocains musulmans étaient mariés avec des Juives marocaines, dont la plupart de ces dernières ont conservé leur foi et d’autres se sont converties à la religion musulmane.

Dans ce sens, l’auteur du roman a rappelé le Congrès, qui s’est déroulé en janvier 2016 à Marrakech sur les droits des minorités religieuses en terre d’islam, qui avait été marqué par un message royal, dans lequel le Souverain avait affirmé qu' »au cours de son histoire, le Maroc a connu un modèle civilisationnel singulier de coexistence et d’interaction entre les Musulmans et les adeptes d’autres religions, notamment les Juifs et les Chrétiens ».

« Parmi les pans lumineux de l’histoire de cette concorde s’affirme la civilisation maroco-andalouse issue de cette convergence inter-religieuse. En effet, commerces, arts se sont développés entre ces communautés qui partageaient aussi les fruits de la sagesse, de la philosophie et des sciences », avait souligné le Souverain.

L’écrivain et chercheur, Hassan Aourid, natif d’Errachidia en 1962, a, à son actif plusieurs romans et ouvrages. Il est professeur des sciences politiques à l’Université Mohammed V de Rabat.

Leila Louadi (MAP)

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