Dans les dédales de la «Route d’Anfa» de Guillaume Jobin

Cela vous arrive t-il de tomber sur un roman magnifiquement écrit et ficelé avec minutie? En voici un : «Route d’Anfa». Un roman de fiction signé de l’écrivain Guillaume Jobin qui vous invite dès les premières pages à un périple dans l’univers de la politique, de la contrefaçon, du milieu journalistique et de l’espionnage.

C’est une route intéressante certes, mais minée d’événements, de protagonistes laissant souvent le lecteur sur le qui-vive.  L’œuvre accroche. L’intrigue est captivante et les espaces et la vitesse des faits coupent le souffle. C’est un roman, si nous osons dire, à suspense politique, juridique et d’espionnage.

A travers une description fine et un style souple, Guillaume Jobin, ce médecin de formation, a donné un nouveau souffle à l’écriture et au paysage littéraire marocain. Après son premier roman «Route des Zaërs», l’auteur a pu se frayer une place parmi les meilleurs auteurs francophones du Maroc.

Chez nous, on n’a pas l’habitude de lire des bouquins inspirés de l’actualité politique, journalistique, sociale, économique et même culturelle romancée avec une technique pareille. En effet, Guillaume Jobin sert au lecteur un plat savoureux qui l’invite à réfléchir sur certains sujets d’actualité.

Dans ce roman, l’auteur démontre sa capacité à sauter d’un passage et d’un événement à un autre, d’une situation à une autre sans lasser son lecteur. Il s’agit d’un roman facile à lire, mais qui nécessite une réflexion poussée, car il est quelque fois difficile de comprendre ce qui se cache derrière les événements.

«Route d’Anfa» plonge le lecteur au cœur d’un labyrinthe. Un voyage joyeux d’entrée de jeu; mais dont il est difficile de sortir. Le lecteur se retrouve dans un polar, trimbalé dans les méandres de l’histoire.

Au cœur de Casablanca, belle métropole, où se déroulent les événements, est érigée une jungle où coexistent divers phénomènes, différents maux et où tombent les masques des différentes couches sociales. Dans cette ville se cachent le beau et le laid, le bien et le mal. Une ville qui fascine, inspire et désespère à la fois.  La dimension spatio-temporelle occupe une place prépondérante dans le roman. Chaque espace est symbolique dans l’histoire.

Au-delà de la fiction, le roman braque les lumières sur les coups bas politiques, le plagiat, la critique littéraire. De même, l’écriture dans ce roman n’est pas uniquement un outil pour décrire et narrer, mais un moyen de dénonciation de certains maux de la société marocaine.

Mohamed Nait Youssef

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