De Ben Guerdane à Grand-Bassam, la grande hydre se déploie…

Après le Mali, le Burkina, la Tunisie, la semaine dernière, avec l’attentat de Ben Guerdane, voici que la grande hydre, en l’occurrence le terrorisme, descend encore plus bas au sud, et s’attaque à la Côte d’Ivoire, qui jusqu’ici était encore épargnée par les incursions des groupes armées, qui obéissent encore et toujours à leurs desseins macabres de réduire la région Maghreb-Afrique subsaharienne en un vaste champ de bataille, pour y semer, comme en Libye, en Irak et en Syrie, l’horreur et la désolation. Dans ce contexte de menace perpétuelle du monstre Daech, il ne fait aucun doute qu’il devient aujourd’hui impérieux que la communauté internationale, à travers notamment les institutions que sont l’Onu, l’EU et l’Otan, pour ne citer que les plus importantes, sache faire preuve de vigilance dans le choix de ses interlocuteurs, dès lors qu’il s’agit de défendre les intérêts des populations.

Ce dimanche, au moment même où des milliers de Marocains et d’étrangers soutenant la paix et la stabilité convergeaient de partout vers Rabat pour dénoncer haut et fort les dérapages diplomatiques de Ban Ki-moon, l’attentat de Grand-Bassam sonne comme un signal d’alarme pour rappeler à l’ordre tous ceux qui, au lieu d’accorder une oreille attentive à des interlocuteurs sans masque, connus et reconnus comme étant les véritables représentants de leurs peuples, préfèrent se laisser berner par des entités obscures, tapies dans l’ombre – tel le Polisario – et aux desseins sinistrement sombres, dont on ne sait nullement qui tire vraiment les ficelles.

C’est dire qu’au moment où les troupes de l’Etat islamique renforcent leurs effectifs en Libye, par des envois réguliers d’hommes et de cadres de leur monstrueuse organisation, sans parler du recrutement massif effectué localement, la vigilance et la mesure – faut-il le dire – nous dictent, encore une fois, de faire preuve de retenue et de ne pas trop vite – comme Ban Ki-moon hélas ! – aller en besogne, en veillant justement à n’accorder notre attention qu’à des représentants bien identifiés, connus, reconnus – au risque de se répéter – et élus démocratiquement par ceux qu’ils prétendent représenter.

Car pour qui connaît le Maroc, il ne fait aucun doute que la présence des forces royales dans cette zone sensible que représente le Sahara marocain est un gage de paix et de stabilité de la région, surtout en cette période tumultueuse d’instabilité, où les groupes terroristes de tous bords font feu de tout bois, investissant chaque coin perdu de la région Maghreb-Afrique subsaharienne, pour en faire des bases de la grande hydre du siècle qu’est devenue l’Etat islamique. D’autant plus que le Royaume, depuis 1975 à nos jours, accorde une attention toute particulière à ses provinces du sud, transformant en cités modernes ce qui n’était qu’un vaste désert balayé par les vents, grâce à un plan ambitieux d’urbanisation et de modernisation des infrastructures locales. Ces provinces font aujourd’hui l’objet d’un tourisme florissant et captent une part importante des estivants et autres touristes européens qui, de Laayoune à Dakhla, profitent pleinement, en toute sérénité, des nombreux campements et infrastructures qu’offrent les villes, les villages et les localités, et ce sous la vigilance accrue des forces royales marocaines, dont les patrouilles assurent, à tout moment, la paix et la stabilité de cette vaste étendue, qui sans leur présence, serait sous la menace d’invasions de groupes terroristes, transformant la vie des populations locales en calvaire quotidien et en enfer inextinguible, à l’instar de la Libye, de l’Irak et de la Syrie.

L’attentat de Grand-Bassam de ce dimanche 13 mars a fait en tout 22 morts : quatorze malheureux civils, dont un Français, un Allemand et deux autres Occidentaux, qui n’ont eu de tort que d’être là au mauvais moment ; deux soldats des forces spéciales, tombés au champ d’honneur pendant qu’ils défendaient, armes au poing, la liberté d’être, de penser et de vivre autrement, sans que quiconque leur impose sa vision triste et macabre des choses ; six assaillants, mus par la haine de l’autre, le rejet de la différence et le rêve impossible d’un monde à la pensée uniforme, sont également tombés sous les balles des soldats de la nation ivoirienne.

Après l’incursion, la semaine dernière à Ben Guerdane, d’un bataillon de 50 à 60 hommes de Daech, armés jusqu’aux dents, et qui pendant des minutes parues une éternité ont pris le contrôle de la ville tunisienne, qui pourtant, dispose de ses propres forces de sécurité, l’attaque de Grand-Bassam de ce dimanche 14 mars vient, une fois pour toutes, sonner le glas d’une époque révolue, où l’on pouvait encore se fier à des interlocuteurs méconnus, qui, en plus d’être tapis dans l’ombre, n’apportent nulle preuve palpable d’être des représentants de ceux dont ils prétendent défendre les intérêts.

Et au moment où Daech et les groupes terroristes de tous bords ont comme seule et unique ambition de semer la terreur, la mort et la désolation, partout, y compris dans cette vaste étendue de la région Maghreb-Afrique subsaharienne, Ban Ki-moon, et avec lui tous les représentants des institutions internationales que sont l’Onu et l’Union européenne, pour ne citer que les plus importantes, devrait davantage faire preuve de retenue et, surtout, de circonspection, dès lors qu’ils s’agit de choisir ses interlocuteurs ou de se prononcer sur une affaire aussi sensible que les provinces sahariennes du Royaume ; tant est grand aujourd’hui le climat de détérioration de la paix et de la stabilité du fait des bandes terroristes armées de l’Etat islamique et d’Aqmi, qui tentent par tous les moyens de déstabiliser la région ; une ambition sans scrupules, qui ne lésinera pas sur les moyens, et qui, pour parvenir à ses fins fera feu de tout bois en infiltrant tous les groupes et groupuscules actifs de la région, y compris le Polisario, qui, loin de représenter les populations locales sert avant tout des intérêts étrangers.

Abdoulaye Jamil Diallo

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