Décès de Khalid Mechbal, la voix inoxydable de Tanger

Le paysage médiatique national vient de perdre l’une de ses grandes figures. Il s’agit de Khalid Mechbal, une grande plume et une voix exceptionnelle qui amarqué la scène médiatique nationale et arabe. La perte d’un pionner du journalisme, reconnu par sa maitrise du métier, ses positions phares, son esprit ouvert et sa créativité le long d’une carrière qui s’étale sur plusieurs décennies ans.

Il faut dire que depuis son jeune âge, Khalid Mechbal était reconnu par son audace. En 1952, il a quitté sa ville (Nador) à pieds à destination du Caire pour rejoindre le pôle médiatique de l’action nationale marocaine. Suite à une expérience considérable au sein de plusieurs grands supports égyptiens, il sera chargé de la communication médiatique pour Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi. Dès son retour au Maroc en 1958, Khalid Mechbal a travaillé au sein des radios de Tétouan et Tanger international, avant d’intégrer la radio nationale à Rabat sous recommandation du défunt Mehdi Elmandjra. Aux côtés du poète Driss El Jay et du journaliste Mohamed Bouanani pour ne citer que ceux-là, le défunt a réalisé une série d’émissions célèbres qui ont marqué son époque. En plus, le regretté s’est occupé de la réalisation des programmes culturels au profit de la télévision, dont l’émission hebdomadaire vedette « Face à face » (Wajhan li wajh).

L’enfant du Nord a,en outre, participé à la création du premier Syndicat de presse dans les couloirs de Dar al Brihi, de même qu’il a été membre de l’Union Nationale des Forces Populaires (UNFP), ce qui l’exposera au harcèlement et à la détention durant plusieurs années.

Au début des années 1980, Khaled Mechbal a été nommé directeur de Radio Tanger, où il fut distingué par son éloquence remarquable. La radio comprenait à l’époque les meilleures voix et plumes, reconnues par leurs féroces oppositions au mariage forcé entre les ministères de l’intérieur et des médias.Pour rappel, cette période a étémarquée par la guerre du Golfe dans sa première version, obligeant le défunt à s’éloigner de l’actualité, mais tout en restant fidèle à ses convictions et à son patriotisme. Une chose qui lui attiré lesfoudres des fonctionnaires centraux et sera par conséquent obligé de prendre sa retraite.

Khalid Mechbal, qui a fait l’exception dans le paysage national par son expérience et son talent, a donné naissance aux premières initiatives d’un nouveau rayon au métier, en publiant une série de « livrespoche » pour encourager la lecture sous le thème : «La lecture à la portée de tous». De même, il a travaillé pour favoriser les médias régionaux par la publication du « Journal du Nord » (Ech-chamal). Un support qui venait instaurer une véritable pratique professionnelle, visant à ancrer davantage les valeurs de l’impartialité, de l’exactitude, de l’objectivité et de l’indépendance et ce, en dépit de toutes les difficultés qui entravaient le développement de la presse à l’époque.

Pour l’histoire, Mechbal a également créé l’Organisation marocaine des nouveaux médias comme espace ayant pour objectif l’amélioration des conditions de travail des journalistes, en ayant la ferme convection que cela permettrait de créer de nouveaux horizonspour les jeunes talents.

Le défunt a reçu de nombreux Wissams de mérite sur le plan national comme arabe, y compris le Grand Prix national de la presse (2005) à son talent et aussi à son parcours exceptionnel.

Le Syndicat national de la presse marocaine (section Tanger) et la Fondation Maison de la Presse présentent leurs sincères condoléances à Amina Souissi, son partenaire médiatique de premier plan, ainsi qu’au membre de sa famille et ses consœurs et ses confrères.

Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons.

J.e.o

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