Décès de Mustapha Fadli, la boxe nationale de deuil

Mustapha Fadli, ancien champion marocain de boxe et ancien coach national n’est plus. Il a rendu l’âme, lundi dernier, dans une clinique à Rabat, des suites d’une crise cardiaque, a-t-on appris auprès de la Fédération royale marocaine de boxe. Le défunt a été inhumé, lundi, après la prière d’Al Asr à Hay Ryad à Rabat.

Né en 1961, Feu Fadli qui a choisi la pratique de la boxe depuis son âge d’or, avait été champion des 9es Jeux Méditerranées en 1983 à Casablanca dans la catégorie des poids légers (-60 kg) en compagnie d’Abdelhak Achik (-54 kg) et Abdallah Tibazi (-67 kg) qui ont également offert au Maroc le métal précieux. Grâce à ces 3 médailles, le Maroc a terminé sur la 3e place du podium derrière l’Algérie avec le même nombre de médailles en plus de 4 en bronze alors que la Tunisie s’est classée 1ère avec 4 médailles d’or et 1 de bronze.

Lors des 6es Jeux Panarabes de 1985 à Rabat, Feu Mustapha Fadli fut également vice-champion. Il a aussi représenté le Maroc aux Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles aux Etats-Unis et 2000 à Sydney.

Voilà une nouvelle étoile du sport national en général et de la boxe marocaine qui a préféré nous quitter en ces moments décisifs où les pugilistes d’aujourd’hui se préparent pour aller représenter le Maroc dans les grands rendez-vous de la discipline. Et il n’y a pas mieux que les Jeux Olympiques de Rio 2016 qui verront la participation des meilleurs boxeurs marocains dont Mohamed Rabii qui venait de réaliser l’exploit historique de champion du monde 2015 dans sa catégorie (-69 kg) à Doha.

Ce sera donc le meilleur hommage posthume à rendre à l’âme de Feu Mustapha Fadli qui pourrait se reposer en paix et qui pourrait être fière dans sa dernière demeure. Lui qui fut l’un des meilleurs sportifs des Jeux Méditerranéens de 1983 qui ont marqué les esprits. Car l’année du décollage du sport marocain à l’échelon international allait pratiquement voir le jour à ce rendez-vous méditerranéen de Casablanca.

Pari tenu puisque Feu Fadli fut l’athlète N° 251 de la délégation marocaine qui a pu tenir tête aux plus grands champions du pourtour méditerranéen, toutes disciplines confondues. Il suffit de mentionner des athlètes de renommée mondiale tels les Italiens Pietro Mennea et Alberto Cova (Athlétisme), les Français Pierre Durand (saut d’obstacles), Fabien Canu (judo) et Serge Blanco (rugby), l’Espagnol José-Maria Olazabal (golf) ou le Yougoslave Drazen Petrovic (basketball)…

Les athlètes marocains ont émergé du lot en athlétisme, grâce à Said Aouita, Nawal El Moutawwakil, Cherifa Meskaoui… et bien d’autres avec différentes médailles dans huit disciplines dont l’équitation où nos cavaliers marocains se sont permis même le luxe de remporter le bronze dans le concours par équipes.

Cela sans oublier nos footballeurs menés par Dolmy, El Haddaoui, Souadi, Timmomi, Bouderbala, Labied… autour du gardien Badou Zaki, qui allaient clôturer sur la même cadence et en apothéose sur une belle victoire au détriment de la sélection de Turquie (3-0).

Si les Lions de l’Atlas ont décroché une belle médaille d’or au complexe Mohammed V, qui était plein à craquer, nos boxeurs ont fait vibrer les foules dans une ambiance extraordinaire du palais de la Foire de Casablanca avec un triplet historique au tour de feu Mustapha Fadli.

Voilà en somme, nos les exploits réalisés par nos champions lors de ces Jeux Méditerranéens qui ont marqué un véritable décollage du sport marocain à l’échelle internationale. Tous ont continué dont Feu Fadli qui, après l’or des JM de Casablanca a eu l’honneur et le mérite de participer aux JO de Los Angeles en 1984 avant de signer sa dernière participation aux JO de Sydney 2000 qui ont vu Taher Tamsamani remporter la troisième et dernière médaille de bonze aux Olympiades. Auparavant les frères Achik ont marqué les JO 1988 de Séoul pour Abdelhak et 1992 de Barcelone pour Mohamed.

Aux championnats du monde 1995 de Berlin, Hamid Rahili (poids mi-mouche) et Mohamed Mesbahi (mi-lourds) ont également remporté le bronze avant que Mohamed Rabii ne fasse mieux avec le métal précieux de Doha 2015.

Ce sont là quelques fiertés de la boxe marocaine dont Feu Fadli qui a vraiment marqué son temps avant de raccrocher les gants après les JO de 2000. Mais il n’a pas jugé utile de s’arrêter là. Feu Fadli s’est recyclé pour enchainer en tant qu’encadreur des jeunes pratiquants de sa discipline préférée. Il allait également briller dans le staff technique en sa qualité de coach de différentes équipes nationales affiliées à la FRMB. Il a été derrière la formation et la préparation de plusieurs champions.

Adieu Fadli… Tes amis les pugilistes vont continuer sur tes traces dans l’espoir de réussir le véritable décollage de la boxe marocaine à l’échelle internationale.

Rachid Lebchir

Top