Des perspectives prometteuses pour hisser au top-niveau les relations bilatérales

Par Jawad Touiwal

Le Maroc et les Emirats Arabes-Unis n’ont cessé d’entreprendre des actions destinées à conférer à leur relations bilatérales des perspectives prometteuses de nature à les booster et à les hisser au niveau escompté de part et d’autre à travers la consolidation d’un partenariat solide, conformément aux orientations des chefs d’Etat des deux pays, SM le Roi Mohammed VI et Son Altesse Cheikh Khalifa Ben Zayed Al Nahyane.
C’est dans cette perspective que la visite d’amitié et de travail de SM le Roi Mohammed VI à l’Etat des Emirats Arabes-Unis requiert toute l’importance et la dimension qui lui échoient, en ce sens qu’elle permettra inéluctablement de revitaliser et de donner corps à un processus de coopération dans des domaines tant bien nombreux que diversifiés.
La visite du Souverain traduit également le souci constant et la détermination infaillible de Rabat et d’Abou Dhabi d’insuffler une nouvelle dynamique à leur de coopération et d’en faire un modèle, dont il faut s’inspirer, tout en la hissant au niveau des relations politiques privilégiées basées sur la concertation, l’entente et le consensus mutuel.
Epris d’une volonté forte et d’une détermination sans faille, les deux pays ambitionnent de renforcer les piliers de la coopération bilatérale à travers la réactivation de partenariats fructueux englobant les domaines économiques, commerciaux et financiers, outre l’échange d’expériences et la coordination permanente sur le plan politique sur les questions d’actualité à l’échelle arabe et mondiale.
L’étroitesse et la profondeur qui caractérisent et distinguent, à plus d’un titre, les relations entre les deux pays dans le domaine économique s’illustrent éloquemment par la confiance de plus en plus des investisseurs émiratis dans l’économie marocaine qui accorde davantage d’opportunités prometteuses d’investissement dans les secteurs de développement.
Cette orientation se traduit et se concrétise également par le lancement de nombreux projets conjoints de développement au Maroc dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme, en raison, entre autres, de la position géographique stratégique du Royaume, sa stabilité politique et la viabilité de son économie.
En outre la Commission mixte Maroc-Emirats Arabes Unis, mise en place en 2003, a contribué de manière significative à conférer davantage de dynamique aux mécanismes de coopération bilatérale dans les domaines économique, commercial, financier et des investissements et de transcender les obstacles susceptibles d’entraver les échanges commerciaux entre les deux pays.
A cet effet, le partenariat maroco-émirati est parvenu à réaliser des résultats très satisfaisants, notamment les 21 accords de coopération bilatérale, signés lors de la dernière visite dans le Royaume de Son Altesse, Cheikh Mohamed Ben Zayed Al Nahyane, Prince héritier d’Abou Dhabi et commandant suprême-adjoint des Forces armées de l’Etat des Emirats Arabes Unis.
Les relations économiques et financières entre les deux pays connaissent un renforcement constant, couronné en 2013 par la signature d’un mémorandum d’entente entre le gouvernement marocain et le Fonds d’Abou Dhabi pour le développement en vertu duquel ce dernier accorde au Royaume un don de 1,25 milliard de dollars, destiné au financement de projets de développement.
D’autre part, les investissements émiratis au Maroc durant les dernières années ont insufflé un nouvel élan qualitatif à ce dynamisme, dans la mesure où les Emirats Arabes Unis se sont propulsés en pôle-position et occupent désormais le 1er rang des investisseurs des pays du Golfe et du monde arabe dans le Royaume dans les secteurs du tourisme et de l’immobilier.
Le Maroc a pu, dernièrement, drainer une part importante des investissements émiratis, grâce à sa position stratégique et aux avantages fiscaux accordés à l’investisseur étranger, outre la politique d’ouverture adoptée par l’économie marocaine grâce à la mobilité que connaissent les différents secteurs.
Par ailleurs, les visites officielles effectuées de part et d’autre ont contribué à conforter cette coopération et constitué un moyen agissant permettant aux deux pays d’aller de l’avant et de se projeter dans l’avenir, dans le cadre de la consolidation d’un partenariat économique entre les promoteurs économiques marocains et leurs homologues émiratis.
Sur le plan politique, les deux pays adoptent une orientation immuable et une stratégie efficiente au niveau de leur politique étrangère, basée sur la concertation et le consensus et caractérisées par le réalisme, la modération et la solidarité mutuelle. Autant d’atouts qui se traduisent visiblement lors de leur participation agissante aux Conférences, aux réunions et aux Forums régionaux.
Le choix judicieux du consensus et de la concertation mutuels se reflète par le soutien permanent de l’Etat des Emirats Arabes Unis aux revendications légitimes du Royaume en ce qui concerne son intégrité territoriale.
Le Maroc, de son côté, n’a jamais épargné le moindre effort pour exprimer et faire part de son opposition aux convoitises de l’Iran qui occupe toujours les îles émiraties : Abou-Moussa et Petite et Grande Tomb, en plus de son appui constant à ce pays du Golfe dans sa stratégie ambitieuse visant la lutte contre le terrorisme.
Aussi, les deux pays ne cessent de scruter de nouveaux horizons et un avenir meilleur, en déployant tous les moyens à même de consolider et d’accélérer le rythme de leur coopération bilatérale au service de leurs peuples.
A noter que le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et l’Etat des Emirats Arabes-Unis a connu une augmentation exponentielle entre 2007 et 2011, particulièrement après l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange, signé en 2003 entre Rabat et Abou Dhabi, en passant de 1,04 milliards de dirhams en 2007 à 1,114 milliards en 2011.
Le Maroc exporte aux Emirats Arabes-Unis essentiellement les agrumes, le prêt-à-porter, les conserves de poisson, les chaussures, le textile et le tissu en coton et en importe le gaz et le pétrole et leurs dérivées.

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Les Emirats Arabes Unis, premier investisseur

arabe au Maroc


Malika Mojahid

Le Maroc et les Emirats Arabes Unis sont liés par plus d’une soixantaine d’accords de coopération touchant différents secteurs, allant de l’industrie à l’agriculture, en passant par le tourisme.
Troisième investisseur direct étranger et premier investisseur arabe au Maroc, les Emirats Arabes Unis n’ont jamais caché leur ambition de mieux faire dans des secteurs porteurs comme l’énergie, le tourisme et le BTP.
C’est ainsi que le groupe «TAQA», leader émirati chargé de développer deux unités électriques à Jorf Lasfar pour un investissement colossal de 1,4 milliard de dollars, s’est engagé sur le long terme dans le secteur énergétique au Maroc.
Cet investissement est destiné à augmenter la capacité du complexe thermique de Jorf Lasfar, le plus grand de la région Mena, de 700 MW. Plusieurs organismes financiers prennent part à cette opération multidevises, d’une maturité de 16 ans.
Sur le créneau phare de la stratégie énergétique du Royaume, l’éolien suscite grandement l’intérêt des émiratis qui ont présenté une offre officielle pour participer aux appels d’offres au Maroc pour la réalisation de parcs éoliens.
A remarquer que les Emirats Arabes Unis ont déjà financé des projets structurants emblématiques tels que la Ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Casablanca, le complexe portuaire Tanger-Med et la rocade méditerranéenne sans oublier la contribution de la société émiratie «Abar» à la mise en place, en 2011, de l’Instance d’investissement touristique «Wessal Capital», en coopération avec trois pays du Conseil de Coopération du Golfe, dont les Emirats Arabes Unis. En outre, il est à noter que la présence des fonds souverains émiratis sur le marché marocain gagne en vigueur avec une tendance vers la diversification des filières d’activité, comme en témoigne ses contributions dans des sociétés opérantes au Maroc.
A titre d’exemple, ses prises de participation sont à hauteur de 40 pc dans la société «Ittihad» de pêche maritime, de 33% dans la société «Delma» pour l’investissement touristique, de 82% dans le groupe «Rabab» et de 17 pc dans «Annakhil Maroc-UAE».
L’Etat des Emirats Arabes Unis, qui est dorénavant le premier investisseur dans la bourse de Casablanca en 2014 avec un total de 55 milliards dirhams (MAD) d’investissements, a fourni une contribution de 1,25 milliard dollars dans le cadre de l’enveloppe des pays du golfe d’un montant de 5 milliards dollars destinée à soutenir le développement économique et social du Maroc.
Depuis 1976, le total des investissements débloqués par le Fonds Abu Dhabi pour le développement, au nom de l’EEAU, pour le financement de projets de développement au Maroc, s’est élevé à 7,3 Milliards de Dirhams émiratis (2 Milliards de dollars environ), consacré à la réalisation de 64 projets de développement, concernant, notamment, les secteurs du transport, des infrastructures, des télécommunications, l’eau potable, l’habitat, l’enseignement, l’agriculture et l’électricité.
La balance commerciale entre le Maroc et les Emirats Arabes Unis s’est affichée déficitaire à fin juin 2015 au détriment du Royaume, avec un solde commercial estimé à 2,22 milliards de dirhams (MMDH), selon les chiffres de l’Office des changes.
Les exportations du Maroc vers les Emirats Arabes Unis sont estimées à 217,35 millions de dirhams (MDH) à fin juin 2015, alors que ses importations de ce pays du Golfe se sont chiffrées à 2,44 milliards de dirhams (MMDH) à fin octobre 2014.
Les minéraux viennent en tête des importations marocaines en provenance des Emirats Arabes Unis avec plus de 1,04 MMDH, suivis de l’aluminium (375,52 MDH) et des dattes (233,08 MDH).
En revanche, le Maroc exporte vers les Emirats Arabes Unis principalement du prêt à porter (35,48 MDH), des voitures particulières (20,93 MDH) et des légumes frais (15,63 MDH).

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