Dialogue social: Benkirane défend son bilan

Au moment où les syndicalistes manifestaient mardi devant les locaux de la Caisse marocaine de retraite (CMR), le chef du gouvernement  défendait le bilan du dialogue social devant les députés, lors de la séance mensuelle des questions politiques publiques.

Abdelilah Benkirane n’a pas fait dans la dentelle en s’attaquant aux syndicalistes qui estiment que les rounds du dialogue social n’ont pas abouti à des mesures concrètes. Pour convaincre, il a souligné que les propositions du gouvernement dans le cadre du dialogue social ont coûté pas moins de 6 milliards de dirhams.

«Avec une telle somme, nous aurions pu créer entre 50.000 à 100.000 emplois», a-t-il dit. Le chef du gouvernement s’est vanté d’une série de mesures prises en dépit de leur coût jugé élevé, comme l’élargissement de la couverture médicale aux soins dentaires et l’augmentation de 10% du Smig. A cela s’ajoutent la mise en place du système d’indemnisation pour perte d’emploi, l’aide financière directe aux veuves, la baisse des prix de plus de 2.000 médicaments et la consécration de plus de 50% du budget de l’Etat pour les secteurs sociaux. «Après toutes ces concessions, trois centrales syndicales ont présenté des revendications qui ne tiennent pas compte de la situation économique», a fait savoir le chef du gouvernement. Sachant que «le patronat  s’oppose à une nouvelle augmentation du SMIG». Selon lui, le coût de ces revendications s’élève à 40 milliards de DH par an. Benkirane semble en tout cas catégorique : «le contexte actuel n’offre aucune marge de manœuvre, surtout avec l’évolution de la masse salariale». Selon lui, le pays ne s’est pas encore remis des effets de la crise économique et financière sur les grands équilibres macro-économiques. «En dépit des efforts déployés par le gouvernement pour remédier à cette situation et qui ont permis de réduire le déficit budgétaire de 7,3%du PIB en 2012 à 3,5% actuellement, les efforts doivent être poursuivis pour maîtriser les dépenses publiques et améliorer la compétitivité et l’attractivité de l’économie nationale.

Au-delà de l’aspect financier, le chef du gouvernement s’est également attaqué aux défaillances du cahier revendicatif des syndicats. Pour lui, «il n’est pas logique que le dialogue avec les syndicats se limite à l’augmentation des salaires».  Mais il faudra également évoquer les moyens d’améliorer la rentabilité, la productivité et la compétitivité de l’économie nationale et de créer les opportunités d’emploi productif pour que le marché du travail puisse absorber le plus grand nombre de la population active».

Hajar Benezha 

Adopter la réforme des retraites coûte que coûte

Le chef du gouvernement a tiré à boulets rouge sur les syndicalistes qui se mobilisent pour empêcher l’examen des projets de réforme des retraites. Un blocage qu’il a qualifié de contraire à l’éthique. Benkirane a réitéré l’urgence d’adopter les textes pour éviter la faillite du régime civil de retraite des fonctionnaires. Autrement, plus de 400.000 familles subiront les conséquences de cette faillite. Pour Benkirane, la réforme doit être adoptée avant la fin de son mandat, se déclarant même prêt à subir un vote sanction lors des prochaines élections.

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