Ma citrouille de tête est tellement pleine qu’elle ne résonne plus. Elle raisonne, et cela me fait mal. Parole d’homme ou parole de femme. C’est comme on veut puisque l’égalité est notre genre. L’égalité partout et en tout. C’est notre projet. Je voudrais bien avoir un joli minois comme toi et je ne voudrais pas que tu puisses avoir ma citrouille de tête. C’est comme cela que nous sommes. Le mieux pour les autres, même quand ils (elles) n’arrivent pas ou ne veulent pas nous comprendre. Et cette capacité d’encaisser les coups alors que d’autres sont payés pour nous les assener!

Il faut vraiment que l’on s’explique. De vive voix et devant les spots, comme cela tout le monde saura.

Tiens, cette idée que c’est la fin de l’histoire. Elle n’a jamais été mienne. Au contraire, plus le temps passe et plus l’idée, la sienne partagée avec tant d’autres, s’éclaircit et prends de l’ampleur. Patience, je ne peux me consumer pour te montrer ma flamme. Le temps est une variable de la fonction. Le passé, le présent et le futur sont, dans ma dialectique, en continuité relationnelle. D’ailleurs, si celles et ceux que tu invectives n’avaient pas assumé avec d’autres, aussi patriotes et démocrates, le progrès que tu utilises n’aurait jamais la douceur de tes phrases. Cela peut être gênant  de croire, et de vouloir faire croire que tout vient d’un seul coup. Même la mort ne le fait pas!

Oui, la démocratie comme programme ne te suffit pas. Sa consolidation, dans un contexte bouillonnant en interne et en externe, ne te semble pas prioritaire. C’est vrai, pour toi j’aurais aimé vivre le socialisme. T’offrir ce qu’il y a de meilleur dans cette vie, te permettre de t’épanouir en harmonie avec tes libertés, la satisfaction de tes besoins et la préservation de la nature. Mais qu’est-ce que tu veux ! Comme dit l’adage « L’œil est perçant alors que la main est courte». On est encore à vouloir édifier un Etat National Démocratique et Moderne; et je te jure, que les obstacles ne sont pas des moindres.

Dans cette étape de construction, il faut avoir du discernement, ne pas prendre les vessies pour des lanternes et surtout ne pas se tromper de chemin. C’est ce qui me fait mal à la tête, rien qu’à y penser ! Tiens, tu parlais des alliances. Les nôtres sont toujours en or vingt-quatre carats. La raison est simple: sans ces alliances on ne peut rien ! Oui c’est l’étape historique qui le veut. Quoi, tu n’aimes pas notre alliance avec le PJD. Permets-moi de te dire que ce n’est pas une question d’amour. En politique il n’y a pas d’amitié, il n’y que des intérêts. Les nôtres sont ceux pour lesquels notre peuple concède sacrifices et dévouements : indépendance souveraine, intégrité territoriale, vie démocratique pleine et émancipatrice, justice sociale, égalité, solidarité et partage, préservation de la nature … La convergence sur cela avec d’autres forces nationales détermine nos alliances. L’histoire, tout notre peuple la connait; puisque c’est par son vote que la constitution du royaume a été appliquée, particulièrement son article 47. Tu es au courant que «Le Roi nomme le Chef du Gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants, et au vu de leurs résultats».

Pour le programme tu as déjà celui du gouvernement où nous sommes représentés avec le PJD, le RNI et le MP. A moins que ton adresse intéresse l’ensemble, ce qui n’apparait pas dans ta chronique. Puis tu as les thèses et les résolutions des congrès nationaux du PPS. Et comme nous tenons à respecter nos statuts, tu as les rapports et résolutions des différentes sessions du Comité central et, chaque semaine, les communiqués de presse du Bureau Politique. Tu dois suivre notre actualité pour que tu ne tombes pas dans le nihilisme absolu. Il est certain que beaucoup de bonnes choses ont été faites et que beaucoup d’autres choses restent encore dans le «pipe», voire à concevoir. C’est ainsi, l’heure du bilan approche et on sera présent. Très honorablement crois-moi. On ne peut faire abstraction de tout cela et pratiquer l’amalgame. Cela te porte tort et me donne mal à la tête.

Il me reste à te dire qu’être de gauche ne veut pas dire être gauche et se fourvoyer. Les choix sont déterminants dans la vie politique, surtout en démocratie. Les nôtres ont été adoptés après débats et vote au sein de l’instance décisionnelle du parti. Cela peut ne pas plaire à certain(e)s mais c’est ainsi que nous sommes, démocratiques. Je te jure que nous sommes contre le mariage des mineures, que la liberté de conscience a été proposée dans notre mémorandum sur la constitution. Que la femme n’a jamais été considérée comme un objet chez nous. Fêtée par nous, quand le 8 mars n’existait pas encore au calendrier de certain(e)s, elle constitue l’avenir de l’Homme et de l’Humanité.

Responsable, je ne peux user de ma liberté quand elle s’oppose à celle de l’autre et mon expression artistique reste telle qu’elle a été conçue. A chacun(e), sa manière de le faire. La seule chose qui me donne mal à la tête c’est de danser avec les loups !

Cette réponse est pour toi. Je serai très heureux que tu m’entendes et que tu acceptes de descendre de ta tour d’ivoire pour vivre la réalité telle qu’elle se présente. Si je ne peux vivre ce bonheur, je saurai alors qu’on t’a véritablement monté contre moi. Parole d’homme ou parole de femme. C’est comme on veut puisque l’égalité est notre genre.

Mustapha Labraimi