Ayant à peine terminé sa première année à la tête des Etats-Unis et voilà que Donald Trump déjoue les pronostics de tous ces analystes et observateurs qui ne lui prêtaient nullement l’intention d’être réélu en 2020. Or, prenant tout le monde de court, l’actuel président américain a constitué, cette semaine, son «comité de réélection» et procédé à la nomination de son prochain directeur de campagne.
Se préparant activement à la prochaine échéance électorale, ce dernier se serait même permis de déclarer au cours du grand rassemblement annuel des conservateurs de vendredi dernier «Nous avons encore sept années devant nous»; une manière d’afficher encore plus sa conviction de s’être installé pour huit années à la Maison Blanche.
Brad Parscale, le directeur de cette prochaine campagne aurait, si l’on en croit Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain, «joué un rôle crucial pour une approche rigoureuse de la technologie et de la gestion des données» lors de celle de 2016 lorsqu’il y était chargé de la stratégie numérique. Kushner dira même du nouveau directeur de campagne du président Trump que «son leadership et son expertise contribueront à bâtir une campagne du meilleur niveau qui soit».
Mais si cette annonce donne l’impression d’être intervenue prématurément donc bien longtemps avant une consultation sensée se dérouler en Novembre 2020, il y a quand même lieu de rappeler que ce ne sera pas la première fois que l’actuel président évoque sa candidature à sa propre succession puisqu’en Janvier 2017 et avant même de prendre officiellement ses fonctions à la tête de l’Etat, Donald Trump avait annoncé que «Keep America Great» (Conserver la grandeur de l’Amérique) serait le slogan de sa prochaine campagne. En outre, dès Juin 2017, Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche, avait assuré que l’actuel locataire du Bureau ovale sera candidat à sa propre succession. D’ailleurs, les appels aux dons ont déjà commencé et le président Trump qui aurait déjà levé, à ce jour, plus de 30 millions de dollars de fonds au titre de ladite campagne avait signé, le jour-même de son investiture, les documents légaux pour préparer sa réélection.
Donald Trump sera-t-il donc le prochain président républicain à effectuer deux mandats successifs à la tête des Etats-Unis comme l’avaient fait avant lui George W. Bush, Ronald Reagan et Dwight D. Eisenhower ?
Peut-être est-il encore prématuré d’avancer une telle affirmation au vu des nombreuses critiques auxquelles l’actuel locataire de la Maison Blanche fait face chaque jour aussi bien au titre de la conduite des affaires intérieures de l’Etat que dans le cadre de la nouvelle politique internationale menée par les Etats-Unis mais, force est de reconnaître, toutefois, que ses illustres prédécesseurs, ayant rempilé pour un second mandat, n’étaient pas mieux lotis et pourtant…
Nabil El Bousaadi
