Driss El Yazami : «Il faut faciliter l’accès aux livres sur les droits de l’Homme»

Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) consacre cette année un stand à la célébration du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH). Pour cette 24-ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL), le CNDH opte pour les débats afin de diffuser les valeurs universelles d’égalité, de justice, de dignité humaine…

Al Bayane: Le CNDH rend hommage cette année à plusieurs figures emblématiques marocaines dans le cadre du SIEL. Pourquoi Mohamed Chafik?

Driss El Yazami :  Toutes les activités du stand du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) sont placées sous le signe de la célébration du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) qui est un texte qui a constitué un tournant dans l’histoire de l’humanité. Depuis 1948, il a connu  plusieurs évolutions qui sont notamment soulignées dans l’éditorial de notre programme. Mais les droits qui sont contenus dans cette déclaration n’ont pu vivre que parce que des hommes et des femmes ou encore des associations les ont fait vivre. Ils se sont battus quotidiennement pour les faire vivre. Et dans ce cadre, rendre hommage à une personnalité comme Mohamed Chafik, qui est méconnu par une partie de la jeunesse, était obligatoire et incontournable parce que c’est lui qui a fait redécouvrir à la société marocaine sa dimension amazighe. Il a joué un rôle essentiel durant des décennies, avant la Constitution de 2011 qui a enfin reconnu cette dimension de notre identité.

Qu’en est-il des publications du CNDH lors de ce SIEL?

Depuis 7 ans, nous tenons à être présents au SIEL par un grand stand, parce que c’est une grande fête populaire. Nous ne faisons jamais assez pour les droits de l’Homme ni pour la diffusion du livre, ni pour la lecture. Il y’a toujours matière à travailler. Depuis le début, Je suis frappé par la dimension populaire de ce salon du livre. Lorsque je vois les écoles et les familles venir, même juste pour acheter un petit livre parce qu’ils n’ont pas les moyens, cela me fascine. Je pense qu’on doit autant que possible faciliter la lecture, l’accès au livre, particulièrement aux  livres sur les droits de l’Homme.

Dans votre stand, vous misez sur les débats. Pourquoi ce choix?

Il n’y a pas de consolidation de la démocratie et de droits de l’Homme sans un espace public de débat. Et un espace n’est pas seulement un espace ouvert, c’est un lieu où il y a des idées différentes. Au fond, la démocratie c’est opposer de manière pacifique des idées différentes. Pour moi, le grand tournant dans le processus de réforme du Maroc était le débat sur le Code de la famille au début des années 2000 que Sa Majesté, l’Etat marocain et tous les Marocains ont mené pacifiquement sur des questions essentielles.

Mohamed Nait Youssef

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