Ecris, vis, Elève-Toi… deuxième roman de Madiha Bennani

Ecris, vis, élèves-Toi ! C’est ainsi que l’écrivaine Madiha Bennani a intitulé son deuxième roman. A travers cette autofiction, genre autobiographique où l’auteur se permet de dépasser les lois de la véracité des faits de sa vie pour ainsi livrer les idées les plus abyssales de sa pensée ainsi que sa vision par rapport à ses thèmes de prédilection tels l’amour, l’argent, le voyage et le soufisme!

C’est en optant pour cette trame que l’écrivaine et artiste-peintre a décidé de placer et d’asseoir ses convictions, comme le fut le cas dans son premier roman Lumières de femme, où elle avait tenté de faire face aux divers stéréotypes et clichés dont la femme –marocaine particulièrement– est sujette. De la sorte, sa détermination à travers les lignes de son premier comme deuxième roman n’est que celle du partage d’une antidote aux maux par les mots.

Ecris, vis, élèves-Toi est en quelque sorte une continuité dans la quête de la Liberté. Se libérant du joug d’une vie conjugale vouée à l’échec, l’échec-même se voit substitué par la réussite ! Un exploit qui est loin d’être le fruit du hasard et dont fut source l’idée d’un voyage en plein milieu du Désert marocain, puis Fez et enfin Essaouira comme dernière station. Un voyage digne d’un pèlerinage qui a extirpé la femme de lettres d’un sort lui étant longtemps paru inexorable.

Cela dit, là est toute la force et la détermination de Madiha Bennani. A travers une randonnée dans un passé délétère, le présent se voit plus clair pour briser au futur toutes les barrières. Cet exercice a fait éclore chez l’écrivaine l’idée de changer, au fil de l’œuvre, son identité à travers trois femmes (Aicha, Saida, Malika) en vue d’expliciter l’évolution de sa personnalité.

L’on voit dans Ecris, vis, élèves-Toi une redéfinition du terme «échappatoire» ! Son acception y est loin d’être celle de la fuite pour se renfermer sur soi, mais celle de l’évasion pour se libérer de soi. C’est ainsi que les maîtres mots du nouveau-né de Madiha Bennani sont «Liberté» et «Optimisme». Deux états d’âme que son voyage – ou destin – lui a concoctés !

Ainsi, l’essence même de l’effort de Madiha réside dans le détachement de l’objet matériel pour atteindre, au beau milieu des mises en scène mondaines et des règles de la préciosité, cette dimension idéaliste, antagoniste à toute « culture du paraître » et encline à une transcendance faisant l’objet d’une thérapie laquelle l’écrivaine cherche à faire parvenir à tout un chacun pour revenir à la quintessence que défend pour la seconde fois sa plume et qui se résume à vouloir «livrer le vacarme silencieux de sa douleur afin que d’autres comprennent leur souffrance».

Ahmed Mesk

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