Enjeux

Avec le taux encore élevé de la fréquentation des plages, le tourisme en montagne pour fuir la chaleur étouffante des villes, les préparatifs de la rentrée scolaire et l’approche de l’Aid Alad7a, la campagne menée sur les écrans à propos des élections prochaines semble faire partie des annonces publicitaires qui suivent communément les journaux télévisés.

D’autant plus que le discours ne semble pas soulever l’intérêt des téléspectateurs. Tous les intervenants du côté des partis politiques précisent que tout est pour le mieux et que des instances ad-hoc sont en cours de finalisation des candidatures et du programme électoral.

Pour celles et ceux qui sont derrière la promotion de cette campagne télévisuelle, et qui cherchent entre autres, à contrer l’abstention, la chambre des représentants est présentée comme celle où se votent la fiscalité et les taxes. La population est ainsi prévenue pour faire le bon choix ; celui qui prendra en considération ses vœux, particulièrement en ce qui concerne le revenu !  Ne pourrait-on pas donner une autre image de la chambre des représentants, plus complète et plus réelle, pour susciter la participation de la population?

Les responsables des partis politiques ne pourraient-ils pas innover leur discours en oubliant qu’ils s’adressent à une caméra mais qu’ils communiquent avec leurs compatriotes qui sont informés dans une certaine mesure des actions qu’ils mènent pour répondre aux enjeux des échéances électorales prochaines? La consolidation du processus démocratique dans notre pays n’a-t-elle plus l’écho qu’elle avait au sein des masses populaires pour les mobiliser ? C’est vrai que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis ; mais cela n’empêche que la lutte démocratique pour le changement est toujours à l’ordre du jour. La crédibilité des institutions constitutionnelles commence par l’intérêt qu’elles suscitent auprès du peuple.

Pour ceux qui, par la nature de leur métier, ont déjà le diagnostic par circonscription ; le temps est au traitement des différents signaux provenant de la population et de ses encadrants. Ils affinent et ajustent les pronostics pour que la carte parlementaire soit dépourvue de surprises. Bien donc avant le scrutin et le dépôt des candidatures, des éléments d’appréciation permettent aux décideurs à l’échelle de la circonscription électorale voire de la région d’opter pour telle candidature ou pour telle autre et pour un classement ou un autre.

La sommation de ces renseignements au niveau des 92 circonscriptions établit une première «lecture» qui pourrait se confirmer ou connaître des évolutions lors de la campagne électorale. Par ses résultats, la liste nationale confortera généralement les positions obtenues suite au scrutin de liste proportionnel au plus fort reste. L’enjeu principal pour les partis est d’occuper la première place à l’issue du scrutin.

C’est par ce biais que le chef du gouvernement sera choisi et chargé de constituer une alliance pour assurer la gestion des affaires publiques. La politique d’alliance est obligatoire car aucun parti ne pourra à lui seul avoir la majorité absolue des sièges au sein de la chambre des représentants. C’est là une donnée invariable de l’axiomatique électorale marocaine. Si des partis donnent à leur alliance une base politique et une approche programmatique, d’autres ont vocation pour assumer cette fonction historique de «rotule » et se retrouvent ainsi au gouvernement pour modérer les ardeurs, calmer les esprits ou provoquer une « crise gouvernementale».

In fine; une campagne électorale ouverte sans blocages et où une saine concurrence permet au «conflit démocratique» de se dérouler dans la sérénité, un financement transparent et légal de «la course aux voix», une probable amélioration de la participation de la population au scrutin et le respect des résultats électoraux constitueront sans aucun doute une avancée certaine du processus démocratique. Cela permettra au Royaume de consolider sa stabilité et de s’attaquer résolument aux maux qui grèvent son émergence.

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