Enseignement et langues: Faux débats et vrais problèmes

Le système de l’éducation nationale et de l’enseignement est toujours sur le devant de la scène politique et médiatique. En effet, chaque fois, la problématique est abordée sous un angle sans pour autant cerner les vrais problèmes qui entravent la bonne marche du système.

Aujourd’hui, les débats sont relancés à l’occasion des discussions entamées au niveau de la commission compétente à la première Chambre du parlement en vue de mettre en place la loi cadre sur l’enseignement. Dès que ce projet de loi a atterri à l’Hémicycle, après son adoption par le Conseil de gouvernement en janvier 2018 et sa validation en conseil des ministres en août de la même année, la question des langues étrangères a suscité de chauds débats. A ce propos, la problématique soulevée par les différents acteurs porte sur la langue de l’enseignement des matières scientifiques dans le cursus de l’apprentissage.

Or, dans cette optique, c’est la constitution du royaume qui devait être la source du cadrage des débats politiques et par la suite le souci de la qualité de l’enseignement et de sa pertinence devaient cadrer la matrice. Car, le seul objectif est de permettre à l’apprenant d’acquérir d’abord le savoir via un système pédagogique approprié. Cette base scientifique balisera la voie au savoir-faire, au savoir-être et à l’être à l’air du temps ou d’approfondir la recherche scientifique.

Et au niveau de chaque stade, l’outil linguistique approprié sera développé. Avoir la capacité de faire d’abord et trouver ensuite les moyens de le faire. L’équation devait être abordée dans ce sens. Cependant, au niveau de la commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la chambre des représentants la question des langues étrangères a pris le pas sur le reste. C’est du moins ce qui ressort des déclarations politiques et des informations relayées par les médias et les réseaux sociaux. Autant dire qu’aucun consensus n’a pu être dégagé lors des premiers débats entre les membres de ladite commission et les différents groupes parlementaires de l’Hémicycle.

Et pourtant tout le monde s’accorde à dire que le système de l’enseignement patauge à bien des égards. SM le Roi Mohammed VI avait tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises. D’ailleurs, cette même loi-cadre avait fait l’objet d’instructions royales quand le souverain avait donné ses orientations pour la concevoir avant fin juillet 2015.

Presque quatre plus tard, les débats demeurent encore centrés sur «les moyens de faire» reléguant au second plan «la capacité de faire». Et avant de parler des conditions de réussite et d’échec, il faut s’interroger sur les conditions de crédibilité et d’intégrité.

B.Amenzou

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