Etats Unis-Brésil: Profonde convergence de vue entre Trump et Bolsonaro

«J’ai toujours admiré les Etats-Unis et cette admiration est devenue encore plus forte après votre prise de fonction». C’est en ces termes que le nouveau président brésilien Jair Bolsonaro, accompagné de son fils Eduardo,  s’est adressé, ce mardi 19 mars, au président Donald Trump qui est le premier chef d’Etat étranger auquel il a réservé sa première visite officielle.

Ce déplacement a été présenté la veille, par le porte-parole de la présidence brésilienne, comme étant «un signe de la priorité que le gouvernement attribue à la construction d’une association solide avec les Etats-Unis» alors que le président brésilien avait écrit sur Twitter que sa visite à Washington sera la première, depuis longtemps, «d’un président brésilien qui n’est pas anti-américain (…) et le commencement d’une alliance pour la liberté et la prospérité comme les brésiliens l’ont toujours désirée».

Et, pour se démarquer, encore plus  de ses prédécesseurs et principalement de Dilma Roussef qui avait reporté de deux années sa visite à Washington après avoir découvert que la NSA l’avait espionnée en 2013, Jair Bolsonaro a tenu à effectuer, au premier jour de son arrivée aux Etats-Unis, une visite inattendue au siège de la CIA.

Affichant, depuis sa prise de fonction le 1er Janvier 2019, un pro-américanisme très marqué qui tranche avec la diplomatie habituelle du Brésil, Jair Bolsonaro, considéré comme étant « l’alter égo tropical » de Donald Trump en ce sens qu’il partage avec ce dernier une haine viscérale de la gauche, a saisi cette occasion pour confirmer au monde entier l’adoration qu’il voue au président américain et pour signaler qu’il croit «pieusement» en sa réélection en 2020. Gonflé d’orgueil par de tels propos, le président américain qui a tenu à préciser que les relations bilatérales n’ont « jamais été aussi bonnes » a rendu un vibrant hommage «au travail fantastique» effectué par le nouveau président du Brésil avec lequel il a «de nombreux points de vue similaires».

Partageant la même haine envers le socialisme encore vigueur au Venezuela, les deux présidents appellent au départ de Nicolas Maduro et à l’investiture de Juan Guaido. Aussi, bien qu’ayant été jusqu’à ce jour réticent à toute intervention militaire contre Maduro, le président brésilien est resté très ambigu sur un éventuel recours à la force lorsque Donald Trump a rappelé que « toutes les options sont sur la table».

Ainsi, l’entente entre les deux pays a été concrétisée par un certain nombre d’engagements en matière commerciale et par une simplification du visa d’entrée pour les américains désireux de se rendre au Brésil. Dans le domaine spatial,  le président brésilien a signé un accord permettant à Washington de lancer des satellites commerciaux à partir de la base brésilienne d’Alcantara, dans l’Etat septentrional de Maranhao, proche de la latitude de l’équateur. Mais, cet accord ne pourra être appliqué qu’après son approbation par le Congrès brésilien qui, durant la présidence de Fernando Henrique Cardoso (1995-2003), avait bloqué un engagement similaire en invoquant une perte de souveraineté du Brésil face aux Etats-Unis.

De son coté, le président américain s’est engagé à soutenir la candidature du Brésil à l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) et à faire de ce pays «un allié majeur hors OTAN» avec l’espoir même de pouvoir, un jour, l’intégrer au sein de l’Alliance atlantique. Y parviendra-t-il ? Rien n’est moins sûr, pour l’heure, d’autant plus qu’il reconnaît  lui-même qu’il lui faudra, pour cela, convaincre «beaucoup de monde» mais attendons pour voir…

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