Une évolution positive malgré les contraintes fiscales et réglementaires

L’activité du Capital Investissement continue son trend d’évolution positive et durable, souligne  Hasan Laaziri, président de l’Association marocaine du Capital Investissement (AMIC). Il explique qu’un «évènement important» a marqué cette industrie à savoir la mise en place de Fonds qui adressent les volets amorçage et création avec des moyens importants.

Ces  fonds lancés par la caisse centrale de garantie (CCG), à l’initiative du gouvernement marocain, répondent parfaitement à un besoin longtemps exprimé par l’AMIC et par le marché a-t-il précisé  lors de la 7e édition de la journée du capital investissement.  Pour lui, il s’agit d’une avancée significative qui complète le paysage de notre industrie qui couvre maintenant l’ensemble des stades de développement de l’entreprise et qui permettra à terme de préparer les entreprises de demain. Pour sa part, Jean-Michel Severino, président d’Investisseurs & Partenaires, a mis l’accent sur les perspectives des partenariats africains dans la dynamisation de cette industrie.

Néanmoins, il apparaît aujourd’hui nécessaire de faire évoluer le cadre juridique et ­fiscal de manière à améliorer le positionnement régional et mondial du Maroc en matière de Capital Investissement, annoncent les résultats d’une étude sur  l’environnement fiscal et réglementaire du capital investissement au Maroc.  La transparence fiscale constitue certes un avantage concurrentiel de taille pour un meilleur positionnement de ce secteur à l’échelle régionale et internationale. Néanmoins, les règles de fonctionnement sont jugées contraignantes et ne permettent pas une véritable ouverture à d’autres régimes, notamment des OPCR et ne facilite pas la collecte de fonds à même de moderniser et d’améliorer la croissance de l’entreprise marocaine.

Les principales recommandations de l’étude mettent l’accent sur l’élargissement du ratio d’investissement aux sociétés non cotées et du développement de l’épargne institutionnelle. Les investisseurs institutionnels qui sont les principaux contributeurs à l’industrie du Capital Investissement devraient bénéficier d’un cadre juridique et ­fiscal plus favorable. Ils devraient être autorisés  à investir une part de leurs réserves techniques dans les fonds d’investissement. L’étude recommande aussi le développement de l’épargne privée car il  n’existe aujourd’hui au Maroc aucune incitation ­fiscale pour les personnes physiques à placer leur argent dans les fonds d’investissement.  Bien plus,  les fonds d’investissement au Maroc paient la TVA sur les frais de gestion sans pouvoir la récupérer.

En matière de transmission d’entreprises, la place du Capital Investissement marocain est encore très marginale. Or, face à un tissu économique largement composé d’entreprises familiales, le Maroc  va être confronté dans les 15 prochaines années à une problématique de transmission de sociétés en raison du départ à la retraite de leurs dirigeants.

Enfin, la prise en compte par les pouvoirs publics des facteurs juridiques et ­fiscaux favorisant l’essor du Capital Investissement est essentielle car l’impact économique et structurel de ce dernier est déterminant dans des pays en développement. Les enquêtes et études à ce sujet démontrent clairement que les investisseurs en capital participent non seulement pleinement à la croissance économique et à la création d’emploi mais aussi à une meilleure gouvernance des entreprises.

Fairouz El Mouden

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