Faut-il apporter ses titres à l’OPR d’AXA Crédit?

AXA Crédit a annoncé son offre publique de retrait (OPR) visant 218.422 actions, soit 36,4% du capital. Le prix de l’offre est de 310 DH par action. La durée de l’offre est du 17 au 28 juillet 2017 inclus, sans aucun seuil de renonciation. La date de règlement et de livraison est fixée au 11 août 2017.

Le cours proposé offre une prime de 19% par rapport à la valeur pondérée qui prend en compte 50% de l’approche du cours en Bourse, 25% des comparables boursiers et 25% des transactions comparables.

AXA justifie la radiation d’AXA Crédit par ce souci de redressement sans création d’incertitudes pour les minoritaires. En effet, les effets positifs du plan de redressement sont attendus dès 2017 mais le retour à l’équilibre financier d’AXA Crédit ne devrait pas intervenir avant 2019. Surtout, AXA Crédit était tiraillée entre le risque des crédits domiciliés et la non obtention de l’agrément LOA.

Notons qu’AXA Crédit n’a pas abordé dans cette note, son partenariat avec la CIMR qui siège au Conseil d’administration. En effet, la CIMR est entrée au capital d’AXA Crédit en septembre 2013 en achetant un bloc de 25% à un cours unitaire de 375 DH, détenant désormais 25,6% du capital. Aussi, en cette année, la CIMR et AXA Crédit avaient annoncé un partenariat au terme duquel AXA Crédit accédait à la base des 150.000 retraités de la CIMR, en vue de leur proposer des solutions de crédit appropriées.

Cette absence pourrait se justifier à nos yeux par l’intention de la CIMR de participer totalement ou partiellement à l’OPR, vu les nouvelles orientations stratégiques d’AXA Crédit. D’ailleurs, si la CIMR n’avait pas l’intention de céder ses actions, AXA aurait pu réfléchir à un report de la radiation, proposant tout d’abord une recapitalisation qui aurait fortement dilué les autres minoritaires.

Pour notre recommandation, nous suggérons une participation à l’offre, vu que les perspectives d’AXA Crédit ne semblent pas reluisantes. En effet, l’assainissement passe par une baisse des revenus, difficilement récupérables auprès des autres segments du marché du crédit à la consommation.

Surtout, la société aura les lourdeurs d’appartenance à une multinationale sans bénéficier d’un large réseau bancaire. En particulier, l’histoire récente d’AXA Crédit (ex Acred et Somafic fusionnées) était liée à Jacques Lagarrigue, figure emblématique de la société qui avait pu y maintenir AXA et lier l’ex-Acred à l’assureur français. Or, son départ en retraite en 2015, a ramené la société de crédit dans une forme de gestion plus conforme à celle des multinationales.

Farid Mezouar

(Directeur exécutif de flm.ma)

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