Focus sur l’enseignement!

Quelle place l’enseignement occupera-t-il dans l’architecture de la formation du prochain exécutif? L’enjeu est grandissime, au regard des déficits répétitifs qui ont taraudé le secteur, des décennies durant. La seconde cause de la nation après celle de l’intégrité territoriale est continuellement plongée dans l’expectative suite à ses déboires répétés. Certes, des éclaircies ont émaillé, de temps à autre, ce parcours mitigé, en termes d’infrastructures et de taux de scolarisation. Cependant, le réquisitoire est sans appel, fustigé, à juste titre, par l’ensemble de la communauté marocaine, au niveau des déficits des langues et des inadéquations des apprentissages au marché de l’emploi.

Ces dysfonctionnements, en dépit des efforts déployés en matière de moyens humain et matériel lors de la charte menée par approche inclusive et, par la suite, durant le Plan d’urgence, sont en fait la résultante d’une gouvernance approximative, inhérente à la vétusté du cursus pédagogique, à l’effilochement du programme du préscolaire et à l’étiolement des lycées de l’excellence. La situation dégradante que traverse l’enseignement public dans notre pays, frappé du sceau du tâtonnement, incite illico de larges franges de la société à se réfugier dans l’école privée tant nationale qu’étrangère et ce, au moyen de gros sacrifices.

L’état défaillant dans lequel se débat notre système éducatif, ainsi que la formation professionnelle et les métiers de l’artisanat qui constituent pareillement la pierre angulaire de cette entreprise névralgique à grande échelle, appelle à la mise en œuvre de textes juridiques régissant le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche scientifique adopté dans la nouvelle Constitution révisée, à la mise en activation du Conseil Supérieur de l’Enseignement et à l’entame d’un large débat national autour de la question de ce chantier de haute priorité. Le fléchissement de l’entrain éducatif tend à préoccuper périlleusement et à hypothéquer l’élan multidimensionnel au cœur duquel se meuvent des réformes à plus d’un registre.

C’est, à coup sûr, l’heure de se ressaisir énergiquement en vue de faire de la question éducative le cheval de bataille sur lequel toutes les constituantes nationales sont conviées à monter, à commencer par les responsables directs. Les indicateurs sociaux du sous-développement qui tirent constamment notre pays vers le bas ne sauraient se relever sans la consécration effective et performante de la question de l’éducation et de la formation. Pourvu que la révolution éducative, si morne et indolente jusqu’ici, jaillisse pour de bon, au grand satisfecit des générations montantes. Les présentes générations, quant à elles, sous le sort de la déchéance, continuent à broyer du pain noir d’un enseignement plutôt maussade.

Related posts

Top