Forum des  jeunes MRE : Appel à la création d’un Conseil national de la diplomatie

Le Sahara marocain a été au cœur des débats de la première édition du forum des jeunes MRE dont les travaux se sont achevés dimanche 15 mai à Marrakech.  Lors de son intervention, Tajeddine El Houssaini, professeur des relations internationales à la faculté de droit de Rabat a tenu d’expliquer aux participants les menaces qui guettent l’intégrité territoriale du royaume et les défis que devrait relever l’ensemble du peuple marocains pour défendre notre patrie.

Pour le conférencier, l’heure est à la mobilisation de tous les acteurs pour faire face aux projets démoniques fomentés par les ennemis du Maroc et visant à saper tous les efforts déployés par Rabat afin de mettre un terme définitif à ce conflit artificiel. D’ailleurs, ajoute-t-il,  l’avis consultatif de la Cour internationale de justice siégeant  à  la Haye contient deux éléments principaux qui témoignent des liens indéfectibles  entre le pouvoir central  et les  provinces du Sud. En  premier lieu, il s’agit du pacte d’allégeance liant les tribus et les Rois du Maroc et qui constitue un argument juridique irréfutable. En deuxième lieu, l’avis de la Cour de la Haye a considéré que les territoires du Sahara n’ont jamais été une « terra nullius. » Cependant, l’Algérie qui voulait asseoir sa domination sur le Maghreb avait comme but d’affaiblir son voisin, le Maroc, en voulant créer un Etat fantoche sur ses territoires, a précisé le professeur ; sans oublier également nos voisins du nord, qui voulaient à l’époque, défendre à tout prix leurs intérêts économiques dans la région.  Mais le plus grave, toujours selon Tajeddine El Houssaini, c’est que même les Etats-Unis d’Amérique ont fini par obtempérer aux pressions exercées par le président algérien, Houari Boumediene et son ministre des Affaires Etrangères Abdelaziz Bouteflika. En fait, les documents secrets, dévoilés récemment par les services de renseignements américains, révèlent que Henry Kissinger, l’artisan de la politique extérieure de Washington, a fait les mains et les pieds pour que feu Hassan II abandonne son projet de la marche verte.

Un SG pris en otage

Pour le professeur des relations internationales, les leçons du passé sont importantes pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans la région. En termes plus clairs, il ne faut pas se surprendre de la position américaine, a martelé le professeur. A cela, s’ajoute également les agissements douteux de Christopher Ross, envoyé spécial du SG de l’ONU, voulant écarter de la table des négociations la proposition d’initiative d’autonomie dans les provinces du Sud, qualifiée de sérieuse, réaliste et crédible par la communauté internationale.  Pis encore !  l’envoyé du SG a déclaré qu’il envisageait d’élaborer ce qu’il a désigné par « propositions innovantes », ce qui suscite de véritables interrogations sur sa réelle mission, a souligné le conférencier avant de mettre l’accent sur le fait  que le SG de l’ONU a fait preuve d’une partialité et d’une ignorance totale dans la gestion de ce dossier. Comme quoi il ne faut pas s’attendre à grand-chose d’un SG incapable de mener à bien sa mission et pris en otage par son entourage, a-t-il laissé entendre.  « Comment peut-on envisager un SG neutre et efficace alors qu’il est censé veiller sur l’élaboration de quelque 150 rapports annuellement. Ce qui relève de l’absurde » a assené Tajeddine El Houssaini.

Il faut dire que la diplomatie marocaine se trouve aujourd’hui confrontée à un véritable défi. L’enjeu consiste à ce que le Maroc doit encore fournir des efforts pour  bien appréhender les mécanismes de décision et  saisir les rouages du système onusien afin de déjouer les intrigues de ses ennemis.

Atteindre un tel objectif exige d’abord des préalables, notamment le renforcement du front interne, la préservation des droits de l’Homme et la consolidation de la démocratie et l’existence d’un champ médiatique fort et distingué. De surcroît, Tajeddine El Houssaini a appelé à la mise en place d’une stratégie intégrée impliquant tous les acteurs et la création d’un conseil national de la diplomatie marocaine. Une telle instance devrait contenir des représentants des partis politiques, des parlementaires, des marocains résidant à l’étranger  etc …et devrait, en principe, compléter le travail accompli par la diplomatie officielle et inclure des personnes compétentes, crédibles et  dotées du  sens de l’anticipation, surtout que le Maroc fait actuellement l’objet d’une campagne diplomatique acharnée menée par l’Algérie, le Nigéria et l’Afrique du Sud au sein des instances internationales. «Neutraliser cet axe constitue la clé de voûte pour  inverser l’équation et faire triompher définitivement notre cause nationale», a conclu l’intervenant.

Khalid darfaf

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