Franchement

L’adoption de la loi sur le travail domestique s’est accompagnée avec la formulation de critiques. Chose normale dans une société en clair-obscur où «l’expression de la volonté générale», que nulle personne n’est censée méconnaître, ne traduit pas toujours la réalité telle qu’elle est vécue.

Encore fallait-il sortir de la jungle où le business des intermédiaires, l’exploitation éhontée,  les violences subies et la maltraitance, faisaient de nos enfants des cosettes, bonnes à tout faire.

De la dénonciation à la confection de la loi, son cheminement à travers les procédures d’élaboration (depuis août 2006 faut-il le rappeler), et enfin son adoption où « l’âge à partir duquel les enfants sont autorisés à travailler, le nombre d’heures par jour et le salaire minimum que le patron doit leur payer » sont fixés.

C’est l’âge à partir duquel les enfants sont autorisés à travailler qui semble provoquer la levée de boucliers dans le cas du travail domestique. Dix huit ans aurait-on voulu sans que l’on puisse arriver à emporter l’adhésion de l’ensemble, ou tout au moins d’une majorité des honorables représentants de la Nation. De 15 ans, la loi 19-12 est passée à 16 ans. De longues discussions, dans les deux chambres du parlement, n’ont pas permis de suivre les recommandations à ce propos du CNDH, du CESE et les positions du Parti du Progrès et du Socialisme.

Et « les surprises du vote » soulignées par les membres du collectif pour l’éradication du travail des «petites bonnes» montrent que les responsabilités à ce sujet sont à chercher ailleurs que dans  les rangs du PPS.

L’article 1 de la Convention des droits de l’enfant, telle qu’expliquée par l’UNICEF aux enfants, stipule: «Un enfant est un être humain qui n’a pas encore eu dix-huit ans. Après dix-huit ans, tu es adulte et tu as les mêmes droits et devoirs que les grandes personnes: tes parents, ton maître de classe, ta maîtresse de classe ou tes voisins. Il y a des pays dans lesquels les lois sont différentes. Les enfants y ont alors plus tôt les mêmes droits que les adultes». La 19-12, sans qu’elle soit l’idéale, relève d’une année, par rapport aux propositions précédentes, l’âge minimum pour le travail domestique et détermine les conditions nécessaires pour son exercice.

Des règles sont instituées pour cadrer le travail domestique. Elles portent sur l’ensemble du labeur et de ses conditions de rémunération, sa nature, son horaire et ses périodes de repos obligatoires et autres aspects en relation. Vouloir maintenir la situation telle qu’elle est ne peut être à l’avantage de notre enfance, particulièrement celle exploitée par les vampires et par tous les Thénardier du pays. Le statuquo est réactionnaire. Dans la continuité des années sombres, il rappelle les années de plomb dépassées par l’alternance consensuelle. L’adoption de la 19-12 constitue un pas en avant qui fait avancer la législation du travail dans notre pays et ne peut en aucun cas la faire reculer.

Le chemin de la réforme est ainsi tracé. A l’instar de la Moudouwanna, du code de travail, et autres réglementations nécessaires à l’émancipation et au développement de notre société, il reste du travail sur la planche pour faire valoir le statut de la femme dans notre société, assurer à notre enfance la protection et les droits qui lui reviennent, améliorer notre système éducatif et rendre notre formation professionnelle efficiente, assainir notre économie, consolider notre système de santé, protéger notre environnement pour le bienêtre de l’ensemble des Marocaines et des Marocains.

La politique politicienne qui ne trouve pas de vraies réponses aux problèmes des gens, fait du bruit à l’approche des échéances électorales, de la surenchère pour se gargariser de démagogie! Cela au lieu de souligner les avancées et d’agir pour combler les lacunes. Franchement!

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