Frontières maroco-algériennes

Serait-on en mesure de bannir l’une des mesures les plus burlesques de l’histoire contemporaine, celle de verrouiller les accès frontaliers mutuels de deux pays en paix ? Le Maroc et l’Algérie n’ont pas rompu les relations diplomatiques, mais, des années durant, continuent à se cadenasser, du moins d’une manière unilatérale, les passages terrestres.

La règle reconnue veut que ce n’est qu’en cas de belligérance que deux pays voisins se permettent de bloquer leurs issues réciproques. Or, ce n’est pas le cas d’espèce pour les deux entités mitoyennes!

Certes, le conflit artificiel du Sahara marocain, ainsi que le passé commun rocambolesque ont lourdement altéré les amours usuels, au point de procéder à la fermeture des frontières. Pendant longtemps, les peuples correspondants qui ont noué des rapports de réciprocité parentale, en raison de la proximité, ont enduré le calvaire du fait de cette pénalisation loufoque. Cependant, il y a lieu de reconnaître que le Maroc a, depuis des lustres, appelé à la réouverture, en dépit de l’entêtement du régime algérois. Aujourd’hui, la normalisation constitue un dénouement sine qua none!

Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts dans l’histoire de cette décision banale. Tout d’abord, le Maroc a recouvré la chaise qu’il a, peut-être désertée à tort, au sein de l’Union Africaine. En parallèle, il s’est taillé une place de choix parmi ses homologues de l’Afrique, en particulier, ceux qui, dans un passé récent, entretenaient des animosités par rapport à son intégrité territoriale. Le rapprochement est, cette fois-ci, fondé sur des échanges stratégiques, en vue d’enfanter de concert, une Afrique forte et solidaire. En revanche, l’Algérie, fragilisée par la chute des hydrocarbures, perd du terrain au sein des contrées africaines qu’elle avait vilement soudoyées pour les inciter à ingurgiter les thèses hostiles à la cause nationale.

Récemment encore, lors du sommet de l’Union Africaine à Nouakchott, il a été décidé, entre autres, que le processus de régularisation du dossier saharien est l’apanage exclusif de la partie onusienne et que l’instance africaine ne s’y mêle pas. Une autre gifle cuisante pour la junte algérienne dont les convoitises hégémoniques ne font que s’évaporer tel un mirage dans le désert. L’étau se resserre alors sur le diktat essoufflé et désuet des galonnés, au niveau des centres de décision de cette structure suprême dont les géants, notamment le Nigéria, rallient le Maroc, à l’image de l’imposant gazoduc maroco-nigérian qui relierait les deux pays, désormais en étroite construction winwin, à travers moult nations de l’ouest africain.

Il va falloir donc se rendre à l’évidence pour des peuples voisins condamnés à vivre ensemble, dans la quiétude et la concorde. L’engouement populaire exprimé à la coupe du monde à l’égard du onze national est une illustration avérée d’une affection usurpée et malmenée par les balivernes des rixes fratricides. Le vote algérien favorable au dossier de candidature marocaine ne serait-il pas un déclic pour la réconciliation escompté ? Probable, si l’on convient que l’impact affectif que peut exercer le sport sur les attitudes belliqueuses, est sans appel, cas historique des deux Corées qui ont enterré la hache de guerre pour une simple partie sportive. Chose que la nomenclature de la politique respective n’était pas parvenue à en découdre les secrets ! C’est toute l’union maghrébine, jusqu’ici émoussée et désunie, qui en sortirait grandie, à la satisfaction de ses peuples endoloris, en quête de la résurrection nord-africaine.

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One Comment;

  1. Beau Benal a dit:

    pourvue que ca continue c’est une race a ne pas frequenter je suis Marocain ne en algerie et je sais de quoi je parle sinon ont va le regrette vive le Maroc

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