Grave émeutes au centre de Sidi Bibi

Des centaines de manifestants, essentiellement des jeunes, sont descendus, mercredi dernier, dans les rues du centre de Sidi Bibi relevant de la province de Sidi Bibi. Munis de différents projectiles, ces émeutiers fort excités suscitent la terreur dans les divers recoins de ce centre rural très animé.

Cette mutinerie débordante était enclenchée, le jour même dans la matinée, par l’opération de démolition des constructions considérées comme anarchiques,  menée par les autorités dans du douar Draid dont les habitants tenaient tête démolisseurs à bord de leurs engins. Aussitôt après, de virulents accrochages ont généré un large climat de révolte qui se profilait dans cette contrée densément peuplée. Cette insurrection massive s’en prenait particulièrement au caïd dont les locaux de travail étaient violemment saccagés.

Suite à ce soulèvement populaire attisé par certains acteurs de groupuscules extrémistes, les agents de l’ordre se sont lourdement intervenus dans les lieux et ont procédé à des arrestations estimées à une centaine de jeunes. On croit savoir que ces destructions survenues dans ces patelins se sont focalisées, dit-on, sur les habitations dont les «propriétaires» avaient été «autorisés» à bâtir, depuis 2011, à l’aide d’attestations administratives délivrées à cet effet. Scandalisés par ce qu’ils appellent ségrégation flagrante, les mutins déplorent le fait que nombre de villas, de fabriques, de salles des fêtes…ont été épargnés lors de ces mesures de déblayage et de ratissage. «On ne comprend pas pourquoi, on nous permet de construire au niveau des services de l’autorité et de la commune, sans aucune restriction et, quelques années après, on nous confisque, sous le nez, nos biens qui nous ont couté les yeux de la tête!», s’écriait un résident indigné.

En effet, à l’instar de plusieurs régions du royaume, cette banlieue de la capitale du Souss qui connait une densité démographique galopante, était également «grouillée» de fondations illicites dont profitaient des agents de l’autorité et des élus communaux qui fermaient les yeux face à ces irrégularités urbanistiques. C’est la raison pour laquelle que les insurgés devant ces injustices s’en vont «s’expliquer» auprès du Caïd, quoique ces attaques ne soient pas conformes aux lois en vigueur. D’autre part, il ne fait pas de doute que vu l’insouciance voire le soudoiement des mis en cause, cette situation critique ne saurait être résolues par la force et la répression, mais par le dialogue et la concertation afin de recouvrer les droits légitimes des populations et de condamner les véritables responsables de cette déconfiture.

Saoudi El Amalki

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