Hind Jamili, la force montante du canoë-kayak

«Le canoë-kayak constitue pour moi  plus qu’un sport.  C’est  plutôt une passion,  un mode de vie voire une bonne partie de ma vie», répond-t-elle au journal Al Bayane.  A peine les 17 ans, cette oyonnaxienne a déjà atteint les cœurs de millions de marocains. Elle a le sourire innocent d’un bébé,  son visage dégage du bonheur et de la joie. De quoi rendre heureux des milliers de fans !

 Elle sera la seule représentante du royaume mais aussi de l’Afrique dans cette discipline lors des prochains JO qui auront lieu à Rio. Il faut dire qu’en dépit de son âge, Hind Jamili est une championne avant l’heure. Ses coups de pagaie, sa manière de changer de gite, ses manœuvres pour propulser l’embarcation dans les bassins, ont fait d’elle reine d’Afrique sans partage.

 Pourtant, Hind n’a jamais envisagé de pratiquer ce sport. Dans sa petite enfance,  elle a avait un engouement sans précédent pour l’athlétisme et plus particulièrement pour le cross-country. Souvent, elle dominait ses concurrentes dans les courses sur la route. Un jour, le professeur d’éducation physique lui a conseillé d’adhérer au club, alors qu’elle avait seulement 8 ans.  Illico, elle a accepté l’offre ayant l’appui total de ses parents. Désormais, son papa Abdelhamid, natif de Tanger, propriétaire d’une entreprise de transport et sa mère Nassira de nationalité algérienne, assistante dans une école de maternité, la suivaient lors de toutes les compétitions pour lui apporter le courage et le soutien moral, raconte-t-elle à Al Bayane.  Aujourd’hui, elle figure parmi le top 15 des meilleurs athlètes de l’Hexagone dans ce sport.

Kenya, le rêve se concrétise !

En 2013, Hind a été repéré par les responsables de la Fédération Royale Marocaine de Canoë kayak (FRMCK) qui lui ont proposé de renforcer les rangs de la sélection nationale. « Je ne peux pas décliner une telle offre. Le Maroc est mon pays. Je le porte de mon ADM. D’ailleurs, c’est une composante majeure de mon identité »,  indique-t-elle avec insistance.

Quant à sa vie quotidienne, elle la partage entre sport et études. Hind est actuellement en Terminal S. Les responsables pédagogiques du lycée lui ont aménagé un programme conforme à ses séances d’entrainement pour qu’elle puisse poursuivre ses études. Contrairement à ses collègues, elle a eu droit à 2 ans pour passer l’examen final.  Une fois le baccalauréat en poche,  l’enfant d’Oyonnax ambitionne décrocher un diplôme en kinésithérapie sportive.  « C’est un métier qui correspond parfaitement à mes personnalités. J’aime aider les gens, leur venir en aide afin d’adoucir leurs souffrances », fait-t-il savoir à Al Bayane.

En novembre 2015,  la petite lionne d’atlas a su composter, avec brio, son billet pour les JO de Rio. « C’était le moment le plus joyeux de ma vie. En fait, lors de la finale du Slalom, je suis descendu de mon Kayak, j’allais voir le tableau d’affichage. Je  ne me suis pas rendu compte quand mon coach, Davy Ergaz, sautait dans mes bras, en m’annonçant  la belle nouvelle ». Encore plus, elle a réussi à faire tomber dans son escarcelle une deuxième médaille d’or en sprint-water. Ce fut véritablement une prouesse. Cet exploit est dû pour Hind à sa famille qui a  cru en  son talent, à son entraineur mais aussi aux dirigeants de la Fédération marocaine.

En quête du sponsoring

En fait, comme a déclaré son entraîneur à l’un des sites d’information en France : «Hind est une valeur sûre, elle est dotée d’un fort potentiel qu’elle a pu déceler depuis ses débuts quand elle a intégré, alors en 6e, la section du canoë-Kayak du lycée Arbez-Carme… Mais pour continuer sur sa lancée, Hind ambitionne de trouver des sponsors afin de pouvoir financer ses participations aux compétions internationales.  «La pratique du canoë-kayak requiert beaucoup de formations et de déplacements à l’étranger.   Ainsi, je lance un appel à tous les opérateurs économiques  pour me soutenir dans le cadre d’un partenariat», a-t-elle souligné.

S’agissant de sa participation à Rio, la kayakiste marocaine considère que son objectif consiste à représenter dignement le royaume lors des compétions olympiques.  Et son ambition ne s’arrête pas là.  Notre championne scrute déjà les JO de Tokyo 2020 et pourquoi pas  les JO  2024.

K.D

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