Il était une fois, un musicien illuminé

Tout le monde se souvient du grand musicien Abdelwahab Agoumi. Un monsieur à la silhouette imposante et à la voix mielleuse. Il a beaucoup donné à la chanson marocaine car il était l’un de ses vétérans. C’est aussi le premier Marocain à avoir émigré en Egypte pour parfaire sa formation et faire la connaissance des grands maîtres de la chanson arabe. Ce n’était que le début d’un grand périple musical.

 Lors de son séjour en Egypte, Abdelwahab Agoumi a participé à plusieurs soirées qu’il avait également animées en Syrie et au Liban. Après quoi, il se déplaça en France et élit domicile à Paris. Là, il fit la connaissance avec la musique classique qui le subjugua. Il commença à se rendre au conservatoire de musique au moment même où, aux côtés d’autres artistes arabes, il animait des soirées dans un cabaret.
Paris, il a eu donc l’occasion d’enregistrer ses meilleurs succès d’alors, notamment «Attach», «Bent Boris» et a eu également la chance d’enregistrer à «Pathé Marconi».
De retour au pays, il s’est investi dans le patrimoine musical national. Fort de sa formation et de ses connaissances musicales, il a exploité plusieurs courants dont le «Melhoun» et «Al-Ala». Sa formation lui vaut d’être nommé à la tête du Conservatoire national de musique, de danse et des arts dramatiques à Rabat.
Cette nouvelle mission lui a donné l’occasion de former bon nombre de musiciens, compositeurs et chanteurs de même qu’elle lui a permis de dispenser les techniques de la danse à plusieurs jeunes et les secrets de la diction à des animateurs et journalistes à la TVM.
Abdelwahab Agoumi a d’autre part, représenté le Maroc dans plusieurs rencontres internationales sur les musiques du monde. Ses opinions perspicaces lui ont valu l’estime et le respect de tous, au Maroc comme à l’étranger.
La carrière ne s’est pas arrêtée là, car il a été chargé de former chanteurs, chorales et chorégraphes. Cette nouvelle mission lui a donné l’occasion de retrouver la phrase musicale et d’entamer ses recherches dans la composition et le chant. Il a ainsi travaillé avec Abdelwahab Doukkali, Abdelhadi Belkhayat et Mohamed Bentahar, entre autres.
Discret, introverti et timide, Abdelwahab Agoumi était une source inépuisable de création et d’innovation. Il a beaucoup donné sans jamais rien demander. C’est pour cela qu’on ne peut oublier un aussi grand homme qui a donné au Maroc, à sa musique et à ses potentialités artistiques, un rayonnement international.

Abdeslam khatib

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