Immobilier: une reprise en demi-teinte

La reprise attendue du secteur de l’immobilier commence enfin à se faire sentir. Les derniers baromètres disponibles augurent en tout cas d’une évolution positive de l’activité.

En effet, l’encours des crédits alloués au secteur s’est amélioré, en glissement annuel, de 3,7% à fin août 2017 pour se situer à plus de 255 milliards de dirhams. Cette progression découle de la bonne tenue des crédits accordés à l’habitat (+4,7%) et de ceux attribués à la promotion immobilière (+1,4%, après un retrait de 5,5% à fin août 2016).

Il y a quelques mois, les promoteurs déploraient l’essoufflement de l’activité et la hausse des stocks d’invendus. Pour écouler les méventes, certains ont même décidé de lancer une opération de déstockage en permettant à des propriétaires préalables de logements d’acquérir un autre logement social dans une autre ville d’accueil. Et ce, sur simple présentation d’une attestation de travail pour les salariés et fonctionnaires qui disposent d’un travail stable et de revenus réguliers.

Depuis un an, des corrections de prix allant jusqu’à 25% sur les produits les plus difficiles à écouler ont également eu lieu dans certaines villes, notamment à Casablanca. De même, la baisse généralisée des taux immobiliers a été une véritable aubaine pour les acquéreurs et les potentiels acheteurs. Pour rappel, les taux immobiliers se situent en dessous de 6% depuis plus de deux ans.

Toutefois, les mises en chantier, qui ont fortement ralenti depuis 2015, n’ont pas profité de la reprise. En effet, la tendance baissière des ventes de ciment, principal baromètre du secteur du BTP, s’est accentué durant le mois d’août dernier avec un recul de 10,3%, clôturant les huit premiers mois de l’année 2017 sur un repli de 4,9%, après une augmentation de 2,1% un an auparavant. Autrement dit, l’activité en amont de l’immobilier peine toujours à sortir de son marasme. D’où le manque de visibilité qui règne dans les rangs de la corporation. Les professionnels du secteur restent surtout prudents en anticipant une stabilité de l’activité.

Les dernières statistiques disponibles montrent qu’à peine 23% des chefs d’entreprises du secteur de la construction s’attendent à une hausse des commandes. Les promoteurs craignent aussi la concurrence des amicales d’habitat qui pratiquent des prix jusqu’à 30% moins élevés. Ils dénoncent la concurrence déloyale et ont d’ailleurs adressé un courrier à plusieurs ministères sous la bannière de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers pour encadrer ces groupements.

Hajar Benezha

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