Inquiétudes iraniennes quant à une éventuelle reprise des sanctions…

Conclu à Vienne le 14 Juillet 2015 entre la République Islamique Iranienne et les Etats-Unis, le Royaume Uni, la France, la Chine et l’Allemagne, après plus d’une décennie de négociations et entré en vigueur en Janvier 2016, l’accord international sur le nucléaire qui avait permis une levée progressive des sanctions internationales initialement infligées à Téhéran si cette dernière s’engage à mettre en œuvre un programme nucléaire «exclusivement pacifique», est plus que jamais remis en cause par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump qui, avant même son investiture, avait promis de  «déchirer» cet accord qui selon lui n’en est pas un, ne peut rien faire sans l’aval du Congrès dont la prochaine réunion aura lieu le 15 Octobre, soit dans moins de deux semaines.

Il convient de signaler, au passage, que bien qu’ayant été entériné par une résolution du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, cet accord n’a toujours pas été ratifié par le Congrès américain et de préciser que sa non-certification, par ce dernier, contreviendrait aux conclusions émises par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) et ouvrirait la voie à l’application de nouvelles sanctions contre la République Islamique.

Raison pour laquelle Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires Etrangères qui reproche aux Etats-Unis de donner d’eux-mêmes l’image d’un partenaire peu fiable et de faire «une erreur stratégique», en appelle à la Communauté internationale.

Considérant, par ailleurs, que tout accord est fait sur la base de concessions mutuelles, le dirigeant iranien rappelle qu’aucun arrangement ne peut durer si, après avoir «empoché les concessions» qui lui ont été faites, l’une ou l’autre partie en demande de nouvelles…

Or, s’il ne s’est pas encore prononcé officiellement sur la position qu’adoptera son pays dans le cas où le Congrès américain avalise l’application de nouvelles sanctions contre  l’Iran, le dirigeant iranien ne s’est pas empêché, dans un entretien accordé au «Financial Times» et au «Guardian», d’agiter le spectre de la menace d’une reprise, par Téhéran, de son programme d’enrichissement de l’uranium…

Enfin, le Congrès américain va-t-il répondre positivement aux «doléances» du Président américain au risque d’acculer le régime des Mollahs à poursuivre son programme balistique et mettre, ainsi, le feu dans la poudrière moyen-orientale après que l’Iran ait procédé au lancement «avec succès» de son missile «Khoramshahr» d’une portée de 2.000 kilomètres et que le  Président Hassan Rohani ait rappelé dans une allocution télévisée, l’intention de son pays de « renforcer ses capacités militaires» et de « développer ses missiles» ?

Attendons pour voir mais osons espérer qu’il y aura de la retenue, de part et d’autre, pour la sauvegarde de la paix dans la région et dans le monde…

Nabil El Bousaadi

Top