Investir dans des services de santé équitables

Journée mondiale de lutte contre le sida 2021

Ouardirhi Abdelaziz

Tous les ans, le 1er décembre, a lieu la journée mondiale de lutte contre le SIDA, en soutien aux personnes vivant avec le virus(VIH). Rappelons qu’au Maroc, environ 21500 personnes vivent avec le virus, et que dans le monde, environ 38 millions de personnes sont infectés.

Des chiffres  qui interpellent

Etablie en 1988 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et approuvée par l’Assemblée générale des Nations unies, la journée mondiale de lutte contre le sida a lieu tous les ans le 1er décembre.
Elle est l’occasion d’une mobilisation mondiale contre le VIH/sida, où des actions d’information, de prévention et de sensibilisation sont entreprises.

Aujourd’hui, 38 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. 6 millions de personnes vivant avec le VIH n’ont aucun accès à un traitement.

Dans 26 pays, les adolescents doivent avoir une autorisation pour obtenir un moyen de contraception (dont les préservatifs).

100 millions de personnes, chaque année, pour payer leurs soins de santé, tombent dans l’extrême pauvreté.

Les causes de mortalité liées au sida se chiffrent à près de 700 000 personnes en 2019.

Qu’en est-il au Maroc ?

Au Maroc, 21500 personnes vivent avec le virus. Notre pays est

à faible prévalence. Les spécialistes considèrent que l’épidémie est concentrée : qu’elle se concentre au sein de certains groupes de la population, qui sont des groupes plus vulnérables. De ce fait, ils sont plus touchés. C’est notamment le cas des usagers des drogues, les professionnels du sexe, qui vont avoir des taux de prévalence plus élevés. D’où l’importance de focaliser les actions sur ces populations, pour leur délivrer des prestations de santé, de prévention tout en leur assurant une prise en charge adéquate et adaptée à chaque cas.

Rappelons que le ministère de la Santé œuvre en collaboration avec ses partenaires, avec l’appui du fond mondial de l’ONUSIDA, à garantir gratuitement l’accès à tous les soins qui sont nécessaires aux personnes vivants avec le VIH.

Ces actions, et ces efforts des différentes parties, ont permis d’atteindre en 2019, une proportion de 78 % de personnes vivants avec le VIH ; qui connaissent leur statut sérologique, dont 90 % sont sous traitements antiviraux, et 90 % parmi elles ont une charge virale négative.

Mettre fin aux inégalités

En 2021, la journée à pour thème « Mettre fin aux inégalités. Mettre fin au sida. Mettre fin aux pandémies ». Cette année, lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA met l’accent sur l’éradication urgente des inégalités qui alimentent l’épidémie de sida et d’autres pandémies dans le monde.

Dans la stratégie mondiale de l’ONUSIDA , l’objectif primordial est d’accélérer la riposte pour mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030, en permettant à tous de vivre en bonne santé et en veillant à promouvoir le bien-être de tous et tout âge .

Pour atteindre les objectifs escomptés, réduire un tant soit peu les disparités choquantes et pénalisantes dont souffrent les plus vulnérables, la journée mondiale de la santé 202 accorde une attention particulière à la nécessité d’atteindre les personnes qui ont été laissées de côté. L’OMS et ses partenaires mettent en évidence les inégalités croissantes en matière d’accès aux services essentiels de traitement du VIH.

Le SIDA en temps de COVID

La pandémie liée à la covid a bouleversé le monde entier. Concernant le Sida, plusieurs questions se sont posées pour les patients vivant avec le VIH après l’identification du SARS-CoV-2 comme agent causal de la Covid-19 et des facteurs de risque de maladie sévère. Parmi lesquels sont mentionnés les états d’immunodépression, de quoi donner des sueurs froides et faire craindre le pire. Les scientifiques, médecins, les sociétés savantes se sont concertés pour s’informer et savoir ce qu’il convenait de faire face aux malades qui vivent avec le VIH.

S’agissant des personnes vivant avec le VIH, plusieurs questions se sont posées lors de cette journée: sont-elles plus vulnérables à l’acquisition de SARS-CoV-2, ou à une maladie Covid-19 sévère ? Ou au contraire, sont-elles protégées par les antirétroviraux ?

Dans sa déclaration à l’occasion de cette journée, le Dr Natalia Kanem, directrice de l’UNFPA, explique qu’en pleine pandémie de Covid-19, il est important de ne pas oublier le VIH :

« Bien que les deux virus soient très différents, le parallèle entre les deux reflète bien les vulnérabilités qu’ils exploitent, passant très facilement aux groupes marginalisés qui n’ont pas accès à des services, de l’information ou des équipements de protection. Encore une fois, nous avons observé que celles et ceux qui sont les plus vulnérables à l’infection sont aussi les personnes les moins susceptibles de trouver la protection et les soins dont elles ont besoin. »

Les multiples vaccins potentiels contre le coronavirus sont encourageants et démontrent ce que le monde entier est capable d’accomplir s’il fait front contre un ennemi commun. « Un virus nous rappelle que personne n’est en sécurité tant que nous ne le sommes pas toutes et tous », insiste le Dr Kanem. « Que nous n’avons pas de temps à perdre. Que c’est dès aujourd’hui que nous devons investir dans des services de santé équitables et garantir les droits humains ».

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