Investissements: la machine relancée

Après plusieurs mois de morosité, les investissements directs étrangers (IDE) reprennent enfin des couleurs ! À fin juin, leur flux a grimpé de 20,1%, s’établissant à 14,9 milliards de DH. Cette reprise provient de la légère hausse des recettes (+0,7%) conjuguée au recul des dépenses (-46,3%). Toutefois, la hausse timide des recettes permet de déduire que les six premiers mois de l’année n’ont pas connu de grandes opérations de privatisation ou de prises de participation.

Pour autant, l’investissement se maintient. Preuve en est la croissance des importations de biens d’équipement et des demi-produits. Pour les deux types de produits, les hausses sont respectivement estimées à 5,4% et 2,4%. Quand on analyse le détail des importations, on constate d’ailleurs que l’essentiel est constitué de biens d’équipements avec 26,5% de tous les achats. L’effet des opérations de renforcement du parc aérien s’est donc fait sentir. En effet, plus de 740 millions de dirhams ont été injectés dans les importations d’avions et d’autres véhicules aériens ou spatiaux. La hausse des acquisitions de bien d’équipement est aussi tirée par les achats de moteurs pour automobile et machines génératrices électriques (+655 millions). Ce qui témoigne de la reprise de la machine de production.

Sur la courbe de la hausse figurent, également, les importations des demi-produits qui se sont appréciées de 2,4% à 48,7 milliards de dirhams, soit 22,4% du total des importations. Ce résultat a concerné, notamment, les produits chimiques (+35,2% à 5,8 milliards de dirhams), l’ammoniac (+60,1% à 2,4 milliards) et les engrais naturels et chimiques (+45,3% à 1,5 milliard).

De leur côté, les achats des produits bruts ont augmenté de 8,7% pour s’établir à 10 milliards de dirhams. Cette évolution recouvre la hausse des importations de ferraille, déchets, débris de cuivre, fonte, fer (+393 millions de dirhams) et de l’huile de soja brute ou raffinée (+224 millions de dirhams). De même, les achats de produits finis de consommation se sont accrus de 2,3% pour totaliser 44,4 milliards de dirhams. Cet accroissement a concerné, notamment, les achats de tissus et fils de fibres synthétiques et artificielles (+3,5%), de tissus et fils de coton (+7,2%) et des parties et pièces pour voitures et véhicules de tourisme (+3,6%). En revanche, la facture énergétique a grimpé de 36,1% pour atteindre 33,5 milliards de dirhams, soit 15,4% du total des importations.

Cette évolution s’explique, particulièrement, par l’appréciation des achats des gas-oils et fuel-oils de 46,8% à 16,7 milliards de dirhams et du gaz de pétrole et autres hydrocarbures de 28% à 6,8 milliards de dirhams. Cette augmentation de la facture énergétique a globalement renchéri le volume global des importations. Celles-ci ont pris 7,3% pour atteindre 217,6 milliards de dirhams, dépassant ainsi les exportations qui se sont accrues de 6,6%. Ce qui s’est traduit par le creusement du déficit commercial : 94 milliards de dirhams.

Côté exportations, ces dernières se sont caractérisées par la progression des ventes de la quasi-totalité des secteurs, en particulier l’Agriculture et l’Agro-alimentaire avec 28,1 milliards de dirhams, soit 22,7% du total des expéditions. Viennent ensuite les ventes des phosphates et dérivés avec 21,4 milliards de DH, de l’Automobile (29,9 milliards de DH), de l’Aéronautique et de l’Electronique avec respectivement 5,1 et 4,7 milliards de dirhams. Pour leur part, les ventes du secteur du textile et cuir ont augmenté de 1,6% pour ressortir à 18,7 milliards de dirhams. Cette évolution recouvre la hausse des exportations des vêtements confectionnés de 2,1% à 11,9 milliards de dirhams et dans une moindre mesure de celles des articles de bonneterie de 0,8% à 3,7 milliards, atténuée par le repli de celles des chaussures de 2,7% à 1,5 milliard de dirhams.

Cependant, cette croissance des exportations, bien que timide, comparée à celle ces importations, cache une série de failles. Sur la période 2012-2015, 43% des entreprises exportatrices n’ont exporté qu’une seule fois. Et seules 14% le sont de manière régulière. D’autant que les flux restent concentrés sur certains pays comme l’Espagne et la France.

Hajar Benezha

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