Jardin Majorelle, une oasis de charme et de couleurs au cœur de la cité ocre

Par Omar Er-rouch

Situé à quelque encablures du quartier huppé de Guéliz, le Jardin Majorelle s’impose comme une oasis exotique de charme et de couleurs qui offre aux amateurs de la nature l’occasion de découvrir ce musée vivant à ciel ouvert et son immense collection de végétaux venus des cinq continents, soigneusement, exposés dans un cadre féerique au cœur de la Cité ocre.

Accueilli par une fontaine abondante en mosaïque de zellige bleue qui met en avant le raffinement et le savoir-faire ancestral confirmés de l’artisan marocain, l’hôte de ce «paradis terrestre» entame une aventure de mille et une nuits qui l’emmène, le temps d’une ballade, dans les quatre coins du monde sur un parcours soigneusement aménagé en argile rouge ocre, la couleur symbolique de Marrakech. De quoi rester à la fois fidèle et attaché à l’âme et à l’esprit de cet espace emblématique qui fait parler de lui à l’international.

Des bambous de l’Asie d’Est à gauche et des palmiers à droite, la visite s’annonce déjà alléchante, de quoi prévoir une croisée de civilisations et de cultures qui ne tarderait guère à se traduire dans les faits.

A seulement quelques mètres, le pavillon islamique se dresse, avec tant de finesse, au cœur du Jardin en couleurs verte, bleue et blanche. Un kiosque mauresque au plâtre ciselé qui donne sur une longue seguia célèbre le rayonnement majestueux de la civilisation islamique en Andalousie et donne une empreinte musulmane à ce joyau naturel, que l’on doit au peintre Jacques Majorelle, qui avait acquis la propriété en 1923.

A peine remis d’un voyage à l’autre bout de la Méditerranée, le visiteur se trouve immergé en pleine culture asiatique, devant un bassin à poisson qui accueille des carpes koïs rares provenant de la ville japonaise de Nagasaki. Leurs tailles imposantes et leurs couleurs bigarrées captivent l’œil, alors que les oreilles sont enchantées par le chant d’oiseaux prenant refuge dans cet espace, ainsi que par le doux murmure de l’eau traçant son chemin avec délicatesse dans les canaux.  Un moment de dépaysement, de ressourcement et de quiétude inégalé, interrompu par une voix basse qui demande jovialement à l’hôte du Jardin de continuer le circuit.

En ces temps de la pandémie du coronavirus, l’administration du Jardin a mis en place un circuit fermé pour veiller au respect le plus scrupuleux de la distanciation sociale. «Un circuit à sens unique qui permet également de bien apprécier ce joyau naturel, qui a rouvert ses portes le 1er octobre courant, avec tout un dispositif sanitaire nouveau et strict soigneusement mis en place pour la circonstance», a confié à la MAP le Directeur du Jardin Majorelle, M. Saad Tazi.

Quelques pas à peine et on se trouve en plein désert ! Des palmiers de l’Irak, du Tchad, des USA… Des palmiers du monde entier qui se sont donnés rendez-vous, à titre aléatoire, dans la cité ocre pour prouver, si besoin en était, l’unicité de l’Homme dans son cheminement vers une civilisation qui tend à être universelle.

Des bananiers, des cactées… quelque 364 plantes et des dizaines de vases en trois couleurs (bleu Majorelle, jaune et orange) meublent un parcours qui s’achemine vers la galerie d’amour d’Yves Saint Laurent comprenant les œuvres les plus singulières de cet artiste, qui a toujours revendiqué l’influence du Maroc sur sa création.

Une galerie qui s’ouvre sur une bibliothèque qui met en vente une brochette de livres sur Yves Saint Laurent, Jardin Majorelle, Marrakech et le Maroc. Pour un petit souvenir de cette tournée de rêve, une boutique Majorelle offre des produits spécifiques au Jardin et des articles d’artisanat qui sont exclusifs et signés «Majorelle».

Avant de continuer le circuit proposé, une pause à thé à la menthe et des gâteaux traditionnels s’offre à l’intérieur d’un café pleinement plongé dans ce paysage pittoresque, à même de permettre de beaux moments de partage et de ressourcement, avant que le périple ne s’achève en beauté avec comme étape finale : le Musée Berbère, inauguré en 2011 dans l’ancien atelier de peinture de Jacques Majorelle.

Situé au cœur du Jardin Majorelle, il présente un panorama de créativité extraordinaire. Plus de 600 objets collectionnés par Pierre Bergé et Yves Saint Laurent témoignent de la richesse et de la diversité de cette culture toujours vivante.

Le musée se déploie dans quatre espaces distincts, articulés autour de thèmes. Sont d’abord, présentées l’histoire et la géographie des Amazighs du Maroc, ainsi qu’une cartographie des tribus les plus significatives et une riche documentation audiovisuelle accompagne les visiteurs tout au long de leur parcours «Découverte».

Le Musée Berbère, logé dans la villa Majorelle, l’une des merveilles léguées par ce couturier de renommée planétaire, fait partie des spots les plus prisés pour prendre les meilleures photos de voyage au monde, grâce à un cadre féérique et des couleurs magiques.

Après un dernier regard plein d’admiration sur ce petit paradis terrestre qui se déploie sur une superficie de 9.000 m2, on quitte ce labyrinthe d’allées qui s’entrecoupent, de niveaux qui s’enchevêtrent et de bâtiments mauresques de style Art déco aux couleurs hardies, ressourcé et libéré du stress de la vie quotidienne.

Une véritable séance de désintoxication dans un sanctuaire conçu par le peintre français Jacques Majorelle en 1923, avant d’être racheté par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé en 1980 pour le sauver d’un projet de complexe hôtelier qu’on envisageait de bâtir à la place de ce Site magique.

Depuis, il a été une source d’inspiration. «Depuis de nombreuses années, je trouve dans le jardin Majorelle une source inépuisable d’inspiration et j’ai souvent rêvé à ses couleurs qui sont uniques», avait déclaré Yves Saint Laurent (YSL).

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