JO de Rio : la grâce en referee

Le basketball marocain sera présent aux Jeux Olympiques 2016. Il ne s’agit pas du Cinq national mais bel et bien de l’arbitrage marocain qui sera représenté par Chahinaz Boussetta, une arbitre internationale qui continue bien sur sa lancée.

Tout ce qu’on peut dire, à défaut de notre sélection nationale de basket qui n’arrive toujours pas à avoir le mérite d’aller aux JO bien qu’il ait sa place avec brio dans le gotha africain, le sifflet national continue de voyager fort bien.

Aux Jeux Olympiques, l’un des plus grands rendez-vous à l’échelon international après les championnats du monde, l’arbitrage marocain sera là pour la quatrième fois d’affilée. Après les JO d’Athènes 2004 et de Pékin 2008 avec l’arbitre Abdelilah Chlif, les JO de Londres 2012 avec Samir Abaakil, voilà Chahinaz Boussetta qui prend le relais pour aller aux JO de Rio en 2016.

« Mettre les pieds aux Olympiades constitue une grande fierté pour moi et pour mon pays que j’aime beaucoup. Officier aux JO fut un rêve qui vient d’être réalisé. Un rêve pour chaque sportif et sportive. Si je suis tellement contente d’aller aux JO, je pense qu’officier dans un tel rendez-vous reste une responsabilité plus qu’un honneur », nous a confié Chahinaz qui nous a également assuré qu’elle fera de tout son possible pour représenter dignement et le basketball marocain et celui arabo-africain…

C’est une très bonne chose pour Chahinaz qui reste une fierté pour le Maroc et Tétouan où elle réside actuellement sans oublier Ouazzane, sa ville où elle a passé ses études tout en gardant de beaux souvenirs d’enfance. Issue d’une famille de sportifs, une mère ouazzanie, un père oujdi, un oncle qui était un grand footballeur, le frère Khalid président, entraîneur et joueur de handball…, Chahinaz a pris le virus de l’omnisports dès sa jeunesse. Le début fut avec le volley-ball pratiqué en tant que joueuse. Le volley c’est sa discipline préférée et qui reste une passion pour elle avant d’opter pour le basket et d’entamer sa belle carrière d’arbitre. C’est ainsi qu’elle allait joindre l’utile à l’agréable en réussissant ses examens, ses stages mais en résistant surtout aux difficultés et aux exigences du haut niveau, aussi bien technique que compétitif, dans une discipline dominée par les hommes à l’époque.

Apres plusieurs saisons comme arbitre de 1ère division du championnat national, Chahinaz allait prendre la flamme internationale en officiant plusieurs rendez-vous dont les championnats d’Afrique et arabe en compagnie des arbitres internationaux marocains tels Abdalilah Chlif, Samir Abâakil… Avec eux, Chahinaz a appris beaucoup surtout en compagnie de Chlif qui lui a épaulé dans plusieurs championnats arabo-africains après les compétitions marocaines (championnat et coupe).

Pour Chahinaz, Abdelilah Chlif reste l’arbitre exemplaire et le formateur, l’éducateur, le professeur et le pédagogue qui lui a donné les premières notions du métier du sifflet et les secrets de la réussite dans tous les matches qu’elles dirigées d’une main de maître, ici et ailleurs.

C’est pour le bien du basketball national surtout chez les hommes, arbitres mais aussi joueurs, où le nom du Maroc est inscrit au niveau des différentes compétitions internationales. « Si on regrette l’absence féminin à l’échelon africain puisqu’on n’a pas encore le niveau escompté, le basket masculin est toujours à la hauteur et n’a rien à envier aux meilleurs sélections africaines… », a fait savoir Chahinaz qui a donné comme exemple les belles prestations aussi bien du Cinq national à l’Afrobasket 2015 que de l’AS FAR qui a terminé sur la 3e place du podium au récent championnat d’Afrique des clubs champions en Tunisie.

«Cela confirme bien la bonne santé du basket marocain qui nous donne des joueurs ayant le calibre de se mesurer face aux géants de l’Afrique, voire même ailleurs», a continué Chahinaz qui n’a surtout pas oublié ses collègues et confrères. «Au Maroc, on a de très bons arbitres à l’image d’Abdelilah Chlif qui a porté haut les couleurs nationales à l’échelon international. Les arbitres marocains ont un très bon niveau ce qui leur permet d’être toujours présents…», a confirmé Chahinaz qui a, par contre, soulevé que le seul handicap reste le manque des matches au niveau du championnat national qui a pourtant un bon niveau. C’est donc la fréquence qui fait la différence pour nos arbitres appelés à poursuivre leur courbe ascendante avec plus de sérieux et de rigueur…

Ce sont là les conclusions de Chahinaz, une arbitre qui ne jure que par le sérieux, la rigueur, l’honnêteté, la compétence… Ce qui lui a offert la confiance de la FIBA et du CIO pour prendre l’étiquette de nouvelle ambassadrice du Maroc aux prochains JO de Rio.

C’est une belle récompense pour Chahinaz qui a pratiquement un parcours international riche de 20 ans environ.

Devenue arbitre internationale en 1997 au terme d’un stage de grade en Côte d’Ivoire après avoir loupé la première tentative en 1996 au Maroc, Chahinaz a eu l’honneur d’officier dans plusieurs rendez-vous. Elle a commencé par les Jeux africains en Afrique du sud (Johannesburg 1999) puis les championnats du monde juniors en 2001 en République Tchèque. Elle a officié dans plusieurs championnats d’Afrique des Nations, les Afrobasket du Sénégal en 2007, Tunis Juniors 2008, Mali 2011, Mozambique 2013, Cameroun 2015… les championnats africains des clubs champions à Mali 2005, Tunis 2010, Côte d’Ivoire 2012, Maroc 2013 et Angola 2015.

Voilà donc un parcours des plus honorables pour Chahinaz Boussetta qui aura donc le mérite d’assurer la continuité en 2016 aux JO de Rio. Bravo et bonne chance.

Rachid Lebchir

Top