Kaboul : L’Etat islamique derrière le premier attentat-suicide du Ramadan

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Kaboul, la capitale afghane, a connu, ce lundi, les horreurs du premier attentat-suicide du mois sacré du Ramadan. L’attaque qui s’est produite à proximité du ministère des Affaires étrangères et qui a été revendiquée par le groupe Etat islamique, dans un communiqué publié par son organe de propagande « Amaq », a fait au moins 6 morts dont un enfant et une douzaine de blessés lorsqu’après avoir été pris pour cible par les forces afghanes, l’assaillant a déclenché le détonateur de sa ceinture d’explosifs.

Après cette attaque, l’organisation jihadiste précitée a indiqué, dans son communiqué, qu’un de ses membres était « parvenu à dépasser les postes de contrôle » des talibans « avant de faire exploser sa ceinture explosive au milieu d’employés et de gardes alors qu’ils sortaient par l’entrée principale » du ministère, faisant plusieurs morts, « dont des diplomates ».

Il convient de préciser, par ailleurs, que si, durant le précédent ramadan, plusieurs attentats avaient été perpétrés en divers endroits du pays, ce lundi, c’est la deuxième fois, en moins de trois mois, qu’une attaque s’est produite aux abords du ministère des Affaires étrangères après l’attentat-suicide qui avait eu lieu le 11 janvier dernier devant l’entrée de ce ministère.

Cet attentat qui, d’après la Mission d’assistance des Nations-Unies en Afghanistan (MANUA) avait fait 10 morts et 53 blessés, était l’œuvre du groupe Etat islamique-Khorasan (EI-K), branche locale de l’EI qui, depuis le retour des Talibans au pouvoir, a multiplié les attaques contre les institutions gouvernementales, les minorités religieuses et les étrangers.

C’est à ce titre qu’en septembre dernier, Mujib ur Rahman Ansari, un influent imam pro-taliban qui officiait dans l’une des plus grandes mosquées de la ville d’Hérat, à l’ouest du pays, avait été tué dans l’explosion où périrent, également, 17 autres personnes et que peu de temps après vint le tour de deux employés de l’ambassade russe à Kaboul et de quatre afghans qui s’étaient trouvés non loin de la représentation diplomatique de Moscou.

Le massacre des étrangers n’avait pas cessé, pour autant, puisque le 12 décembre, cinq citoyens chinois furent blessés lors de l’attaque qui avait visé un hôtel de la capitale afghane qui abritait des hommes d’affaires venus de Pékin et que quelques jours plus tard une nouvelle opération avait visé l’ambassade du Pakistan à Kaboul sans faire de victimes ; ce qui n’avait pas empêché les autorités d’Islamabad de dénoncer une « tentative d’assassinat » de leur ambassadeur.

Ainsi, si la reprise, par les Talibans, des commandes de l’Afghanistan, en Août 2021, avait mis fin à deux décennies de guerre contre les Etats-Unis et les forces de l’OTAN et que ceci avait donné lieu à une réduction très significative de la violence dans le pays, force est de reconnaître, toutefois, que, depuis l’année dernière, l’organisation Etat islamique est devenue, par le biais de sa branche locale, le plus grand défi sécuritaire pour le gouvernement de Kaboul car bien qu’elle partage, avec ce dernier, une même idéologie islamiste sunnite particulièrement austère, celle-ci va encore plus loin en prônant l’établissement d’un « califat » mondial quand les Talibans semblent vouloir se contenter de diriger un Afghanistan indépendant. 

Est-ce à dire qu’après que les forces étrangères mécréantes aient quitté le pays, les enturbannés afghans ont décidé de s’entretuer au nom d’une seule et même religion ?

Triste initiative que celle-ci mais attendons pour voir…

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