La corruption, un fléau devenu systémique

Afrique du Sud

Les Sud-africains doivent insister pour que le gouvernement prenne les mesures appropriées en fonction du rapport de la Commission d’enquête sur la corruption, dont la première partie a été remise mardi au Président Cyril Ramaphosa, a indiqué l’ancien porte-parole de la Présidence, Mac Maharaj.

«Le rapport de la Commission dite Zondo, du nom du juge en chef par intérim Raymond Zondo, montrera comment la corruption est devenue systémique en Afrique du Sud et offre l’occasion de créer une culture de responsabilité dans le pays», a déclaré M. Maharaj à la presse.

La première partie du rapport, rendue publique mardi, examine les allégations de corruption généralisée dans les entreprises publiques pendant les deux mandats de l’ancien président Jacob Zuma.
Décrivant la Commission comme un instrument crucial pour lutter contre la corruption qui gangrène toutes les institutions du pays, il a appelé le gouvernement du Congrès National Africain (ANC au pouvoir) non seulement à donner suite aux conclusions de la Commission judiciaire d’enquête, mais aussi à ce que le parti en fasse une source d’inspiration pour les membres de l’ANC.

Mac Maharaj, ancien allié et porte-parole de l’ancien président Zuma, fait partie de ceux qui ont salué la publication du rapport de la Commission Zondo en la décrivant comme une «victoire pour la démocratie».
En recevant mardi le rapport de la Commission, le président sud-africain a affirmé que la corruption généralisée qui a rongé les institutions sud-africaines durant les dernières années a eu un effet dévastateur sur la confiance des Sud-africains en leurs dirigeants. «La capture de l’État a ébranlé la confiance des citoyens dans l’État de droit, les institutions publiques, les forces de l’ordre et même, dans une certaine mesure, dans le processus démocratique», a déclaré Ramaphosa.

La Commission judiciaire d’enquête avait souligné qu’elle n’était pas en mesure de livrer l’intégralité de son rapport le 1er janvier comme prévu initialement, malgré les efforts déployés pour atteindre cet objectif, signalant que la deuxième et troisième parties seront remises fin janvier et fin février, respectivement.
Elle a expliqué que la récente évaluation des travaux a révélé que les parties du rapport relatives aux entités appartenant à l’État sont prêtes, mais le volet concernant les entreprises publiques nécessitera encore des travaux supplémentaires.

La Commission d’enquête a été mise en place en 2018 pour jeter la lumière sur le phénomène de la «capture de l’État» qui réfère aux vastes détournements de fonds publics par des hommes d’affaires, des politiciens et des fonctionnaires durant les deux mandats de l’ex-président Jacob Zuma (2009-2018).
M. Zuma est poursuivi pour 16 chefs d’accusation de fraude, de corruption et de racket liés à un contrat d’achat d’avions de chasse, de patrouilleurs et de matériel militaire de 4,2 milliards d’euros, signé en 1999. Il est soupçonné d’avoir accepté des pots-de-vin et d’avoir assuré la protection des intérêts d’une filiale de la société française d’armement et d’électronique Thomson-CSF, devenue Thales, alors qu’il était vice-président.

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