La cour d’appel d’Agadir vient de rendre publique, lundi dernier, la sentence prononcée à l’encontre des six présumés falsificateurs des précédentes élections, dans la région Souss Massa. Trois parmi les mis en cause ont été acquittés dont le président du conseil régional, après avoir été condamné, en première instance, alors que les trois autres ont été confirmés dans leurs forfaits. Si la justice demeure souveraine dans ses appréciations, le tort politique qui taraude les «inculpés», aussi bien les incriminés que les innocentés, s’avère évident et pèsera, sans doute, sur les résultats des prochaines élections législatives.
A ce sujet, l’opinion publique aurait, à coup sûr, apprécié la promptitude du procès, même si, on aurait attendu plus de rigueur à l’adresse de certains dépravateurs, en particulier les récidivistes dont le délit électoral n’est un secret pour personne, notamment le responsable régional d’une formation politique de la majorité. Toutefois, une chose est bien certaine, dorénavant, les prochains candidats, toutes tendances confondues, auront «réfléchi cent et une fois avant de ciseler un tissu», comme dirait-on dans le jargon populaire de chez nous.
Dans ce sens, il y a lieu de rappeler que la région Souss Massa est peuplée, malheureusement, de «barons» des élections qui ont constamment dénaturé le cours des opérations votatives, par le biais de pratiques malsaines, tout spécialement l’achat des voix et la distribution d’argent sale aux électeurs démunis. Il faut bien dire qu’ils sont continuellement «soudoyés» par des agents de l’Autorité, sans scrupule, particulièrement dans les recoins reculés de l’arrière pays.
Il est donc fort probable que lesprocès intentésaux fossoyeurs des élections dans la région Souss-Massa, comme dans d’autres régions du pays,et qui sont tombéscomme un couperet sur les têtes des aigrefins, à point nommé d’ailleurs, à la veille des prochaines échéances, seraient les bienvenues. Toutefois, il est moins évident que les gros barons tirent leçons de ces jugements et on craint que l’argent crasseux continuerait à circuler, encore de plus belle, dans les foyers comme en plein-air.
Comme à l’accoutumée, les auteurs de ces méfaits dont les partis incitateurs sont désormais connus de tout le monde, «amassent» le pognon à coups de milliards, pour l’achat ignoble des voix, à mesure que les élections approchent. Dans ce sens, on croit savoir qu’un «recordman» de la dépravation électorale est parvenu à collecter plus de quarante millions de dirhams, jusqu’ici, pour le grand «festin» qui s’annonce succulent pour les populations déshéritées. En plus des manies d’intimidation, de menace et de terreur, exercées, actuellement, sur les candidats «potentiels» sérieux.
L’éthique et la morale électorales sont donc abjectement bafouées par le nouveau grand parti hégémoniste qui se considère bien au-dessus de tout et se permet toutes les irrégularités du monde. Il est alors de l’intérêt suprême de la Nation de débarrasser le pays des griffes de ce rapace vorace.