La déroute de la SAMIR!

La SAMIR tire sa révérence. La cour de commerce de la capitale économique  vient de perpétrer, mardi dernier, son ultime sentence qui tombe comme une douche froide sur le raffineur, mis dans de mauvais draps, ces derniers temps. On espérait une lueur de redressement, mais, cette fois, le tribunal ne se laissait pas faire et intentait, enfin, la liquidation judiciaire. Moribonde, la raffinerie convulsait ses derniers soubresauts, mettant en difficulté cette activité de taille de l’économie nationale qui constituait l’un des symboles de l’industrie contemporaine.

Cette agonie languissante qui se profilait, depuis plus de deux années, ne faisait, en fait, que prolonger une survie, à bout de force. On a beau promettre d’injecter des «fortifiants », à coups de milliards, l’entreprise pétrolière ne parvient jamais à se relever de son chaos. A chaque fois, ses serments sont inexaucés, en dépit de ses sermons solennels qui, finalement, ont tourné en dérision. On ne pouvait plus mordre à cet hameçon dérisoire qui, à la longue, s’est accroché au fond de la gorge de son auteur désabusé.

Avec ce verdict qui met un terme à un tel atermoiement excessif, on serait, désormais, dans l’obligation de garantir l’alimentation en carburant, par le biais de l’importation de la totalité des besoins en la matière. La SAMIR qui assurait environ le tiers de cette denrée vient de rendre l’âme, après des tentatives de survivance vaines. Et pourtant, durant des mois, on avait tout fait pour mettre du tonus dans les veines de la raffinerie, en chute libre. Aussi bien au niveau des créanciers qui présentaient toutes les facilités en termes de la prolongation des délais de remboursement que des emprunts échelonnés ou encore des livraisons de matières brutes, sans trop de mesures drastiques.

Tous ses essais de résorption de ce grabuge critique étaient tombés à l’eau. Mal à l’aise face à cette nuisance qui hypothéquait une activité capitale aux incidences directes sur l’économie nationale, on criait scandale devant cette nonchalance ininterrompue, alors que le pays, dans une logique de réformes multiformes, ne saurait tolérer de tels gâchis. Encore une fois, c’est bel et bien, un déficit cuisant de gouvernance qui, malheureusement, infeste aussi bien une certaine administration incivique qu’une certaine entreprise invalide. Les cas de ces dysfonctionnements de gestion et de bienveillance ne manquent pas, depuis déjà des lustres, dans nombre d’organismes étatique, semi-étatique ou entrepreneurial. Plusieurs dossiers brûlants dont les auteurs sont épinglés au grand jour, demeurent toujours dans l’impunité totale, malgré certains «sursauts» timides voire démystificateurs, déclenchés à leur encontre, sans réelle volonté de mettre un terme à de telles escarmouches.

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