La fête du travail célébrée sous le signe de la mobilisation

Mobilisation tous azimuts pour la défense des intérêts des travailleurs et l’amélioration des conditions de travail à travers un rééquilibrage des rapports de force entre employeurs et employés, et une mobilisation sans faille pour faire face aux manœuvres des ennemis de l’intégrité territoriale du pays. Ce 1er mai 2016 est célébré sous ce double engagement des forces vives marocaines. Fête universelle de tous les travailleurs du monde, la Fête du travail a été célébrée dimanche, à travers les différentes villes du Royaume, dans un climat empreint de mobilisation syndicale, à travers des meetings et des défilés qui ont été l’occasion pour la classe ouvrière de réitérer ses revendications.

UMT : Attachée à ses revendications

La classe ouvrière demeure attachée à ses revendications et poursuivra la mobilisation pour faire face aux « attaques » qui portent atteinte à ses intérêts, a indiqué, dimanche à Casablanca, l’Union marocain du travail (UMT).

S’exprimant à l’occasion du meeting du 1er mai organisé sous le thème: « Nous sommes engagés en faveur de la cause de la classe ouvrière et mobilisés pour défendre ses intérêts », le secrétaire général de l’UMT, El Miloudi Moukharik a souligné que face au « blocage » du dialogue social avec le gouvernement, la classe ouvrière est appelée à poursuivre son action sociale et politique « sous toutes ses formes ».

 Moukharik a noté que les propositions présentées par le gouvernement durant le dialogue social demeurent « faibles » et « ne répondent pas » aux aspirations de la classe ouvrière.

L’UMT a-t-il dit, a exprimé, en son temps, son rejet « catégorique » de ces propositions, soulignant son attachement au cahier revendicatif de la classe ouvrière portant notamment sur l’augmentation des salaires, le retrait du projet relatif à la réforme de la retraite et le respect des libertés syndicales.

Il a rappelé que le gouvernement est resté attaché au traitement « irresponsable » des revendications de la classe ouvrière tout en « ignorant » les initiatives de cette centrale syndicale pour engager un dialogue « responsable et sérieux ». Il a également mis l’accent sur les deux « grandes » marches initiées les 29 novembre 2015 et le 10 avril 2016 par la classe ouvrière pour exprimer ses protestations et son « indignation » face à la politique gouvernementale, outre les grèves générales du 10 décembre 2015 et du 24 février 2016 et les sit-in organisés devant le siège du Parlement.

CDT : absence du dialogue

1er maiL’ »absence » du dialogue social de l’agenda du gouvernement témoigne d’une situation politique et institutionnelle « non conforme aux dispositions de la Constitution », qui prône une approche démocratique et participative axée sur le respect des droits de l’Homme, a lancé, dimanche à Casablanca, le secrétaire général de la Confédération démocratique du travail (CDT), Noubir El Amaoui.

S’exprimant à l’occasion du meeting du 1er mai, El Amaoui a souligné que « malgré les initiatives visant à amener le gouvernement à initier un réel dialogue social, et malgré la conscience distinguée dont fait preuve le mouvement syndical, le gouvernement demeure attaché à sa politique qui n’accorde aucun intérêt aux syndicats ».

Lors de ce meeting, initié sous le thème: « La justice sociale exige la justice, l’équité, l’égalité des chances, l’éducation, la santé et le logement », le SG de la CDT a relevé que le dialogue social a débouché sur des « résultats frustrants » ayant poussé les centrales syndicales à rejeter les propositions et du gouvernement.

La CDT a insisté, par ailleurs, sur l’importance que requiert le « changement démocratique », estimant par ailleurs que le Royaume « doit être au centre de la pensée moderne », qui se base sur la raison, la liberté, la responsabilité, la tolérance et le respect. Il a ajouté que le vote « constitue un droit mais aussi un devoir national obligatoire ».

Passant en revue les « dysfonctionnements » que connait la situation sociale au Maroc, en particulier au niveau de la gestion des secteurs sociaux, la CDT a estimé que le gouvernement actuel fait preuve d’une « grande impuissance » sur la mise en œuvre des réformes promises.

UNTM : soutien aux réformes

L’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) soutient le processus de réformes en cours au Maroc mais aussi les acquis des travailleurs réalisés grâce à la politique prônée par le gouvernement actuel, tant sur le plan économique, que social et politique, a affirmé, dimanche à Casablanca, le SG de l’UNTM, Abdelilah Hallouti. Lors d’un meeting initié à l’occasion du 1er mai, M. Hallouti a mis l’accent sur la réforme de la caisse de compensation, notant dans cette optique que la réduction des subventions accordées par l’Etat à cette caisse a permis de répondre aux besoins sociaux des travailleurs. Il a également abordé la continuité du financement des programmes d’appui aux veuves, aux femmes divorcées et aux personnes en situation d’handicap, outre la généralisation du régime d’assistance médicale et du programme TAYSSIR.

Sur le plan politique, Hallouti a dit que « le modèle exceptionnel et la stabilité dont jouit le Maroc ont un impact positif sur la structure socio-économique du pays », soulignant que la prise de conscience des citoyens du devoir civique, notamment le droit de vote aux élections, a contribué à la promotion du processus de réformes au Royaume. Il a, par ailleurs, salué les conditions dans lesquelles s’est déroulé le dernier round du dialogue social, appelant dans ce sens à évoquer l’esprit de responsabilité qui « oblige les organismes gouvernementaux et syndicaux à créer une atmosphère positive et propice de dialogue et d’interaction pour mieux servir les revendications des travailleurs ». Coté social, le SG de l’UNTM a insisté sur la nécessité d’engager une réforme du système des retraites basée sur une approche intégrée, appelant dans ce cadre les opérateurs et les employeurs à respecter les dispositions du code de travail en vigueur. Et de saluer la forte mobilisation des travailleurs marocains, mais aussi de la société civile pour faire face aux manœuvres visant l’intégrité territoriale et la stabilité du Royaume.

(MAP)

Top