La gouvernance mondiale remise en question

La question de l’avenir de la coopération entre les instances de gouvernance mondiale se pose avec plus d’acuité.

Elle a été au cœur de la 11ème édition de la Word policy center, dont les travaux se sont clôturés hier dimanche. Thierry de Montbrial, président fondateur de la WPC, a énuméré plusieurs défis de la gouvernance mondiale. «Le phénomène géopolitique durant les trente prochaines années sera la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis».

Surtout que «la direction actuelle de l’Empire du Milieu (Chine) n’hésite pas, contrairement à celles qui l’ont précédées, à affirmer haut et fort des objectifs de puissance». Thierry de Montbrial a profité de la présence de plus de 200 participants de différents pays pour mettre en garde contre l’extension chinoise.

«Nous devrions tous nous attacher à évaluer les conséquences ultimes des politiques qui poussent certains Etats comme la Russie et l’Iran dans les bras de l’hyperpuissance montante ou qui favorisent l’extension de l’influence chinoise en Europe, au Moyen Orient et en Afrique», a-t-il souligné, craignant particulièrement le retour à un monde bipolaire et à une forme de guerre froide. Ces tensions politiques et économiques ne sera pas sans risques sur l’économie mondiale. Les principales victimes ne sont autres que les pays émergents.

L’ex directrice du bureau de l’analyse macroéconomique du département du trésor des États-Unis, Rozlyn Engel, recommande l’adoption d’une approche plus ouverte et inclusive, de promouvoir un ordre mondial ouvert, ainsi que de communiquer autour des bénéfices des accords de libre échange sur une échelle plus large. «Nous avons besoin de multiplier les débats afin de trouver les compromis nécessaires et de prévenir les risques de crises», a-t-elle souligné. Même son de cloche auprès de Michael Fullilove, directeur exécutif du thinkthank «Lowyinstitute». Il a insisté sur l’intérêt de préserver le système international de coopération politique et économique, appelant tous les pays à agir dans ce sens afin de renforcer la coopération régionale et internationale.

En clair, la coopération n’est plus un choix ou une décision stratégique, elle est surtout une nécessité. D’autant que les défis restent nombreux. Le président de l’Institut français des relations internationales note pointe l’explosion de la vague de l’islamisme politique. Cependant, le détournement des religions comme arme politique ne se limite pas à l’islam, a-t-il nuancé.

Le terrorisme pose aussi un problème de gouvernance mondiale. Le premier ministre de Côte d’Ivoire, Daniel Kablan Duncan, place la lutte contre le terrorisme au premier rang des priorités de la gouvernance mondiale. Pour le responsable ivoirien, seule la coopération internationale permettra de contrer la menace terroriste. «Des opérations telles que celles menées par le G5 Sahel méritent d’être appuyées sur le plan financier et logistique», a-t-il insisté. Il cite six autres priorités, notamment celle visant la réduction des gaps en matière d’infrastructures. Ce chantier demeure tributaire de la mobilisation de ressources fiscales et du renforcement de la coopération financière bilatérale et multilatérale, en plus de l’implication du secteur privé.

Hajar Benezha

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