La logique monétaire est-elle toujours la solution

Hausse à 3% du taux directeur malgré la forte tension sur les prix  

Bank AL Maghrib a augmenté pour la troisième fois consécutive le taux directeur pour le porter à 3%. C’est une décision souveraine que BAM introduit, exhibant  le sacro-saint prétexte de l’autonomie et de  l’indépendance. Pas d’échanges, pas de discussions, pas de critique. Cependant, d’aucuns estiment aujourd’hui que les deux dernières révisions à la hausse du taux directeur qui l’ont fait passer de 1,5% à 2% puis à 2,5% n’ont eu aucun l’effet sur le marché ni sur l’économie. Les tensions inflationnistes se sont aggravées mettant à nu le pouvoir d’achat du citoyen et de nombreux  secteurs économiques. Pourtant , les « cerveaux » de BAM ne jurent que par le taux d’intérêt.

La théorie monétaire prime encore malgré ses limites. Le relèvement du taux directeur de 50 points de base à 3% décidé par le conseil de BAM le 21 courant, confirme cette primauté de la logique monétaire.  Cette dernière veut agir sur l’instrument du taux directeur et la réserve obligatoire pour atteindre l’objectif de la stabilité des prix. Selon Banque AL Maghrib, « le taux directeur représente le taux de référence de toutes les opérations de BAM avec les banques… l’action sur le taux directeur se base sur l’évaluation prospective des pressions inflationnistes et des risques entourant les prévisions d’inflation à moyen terme.

La hausse du taux directeur se répercute par celle des taux d’intérêt qui agissent à leur tour sur la baisse de  la demande et donc de la consommation et sur les crédits d’investissement dans l’objectif d’assurer la stabilité et le maintien des prix à un niveau stable. Or depuis six mois, date de la première augmentation du taux directeur, le renchérissement des prix de vente des produits alimentaires et non alimentaires va crescendo. Pire encore, tous les prix ont été multipliés et augmentés de façon exagérée  et excessive.  Chaque semaine apporte son lot de surprises désagréables pour le consommateur marocain entre la hausse des produits pétroliers et la flambée des prix des fruits et légumes.   

L’exécutif s’attire  aujourd’hui les foudres de tous les marocains à cause de la situation actuelle marquée par l’envolée sans précédent de tous les prix et de l’absence de toutes mesures barrant la route à la spéculation et à la surenchère. S’ajoute encore la décision de BAM, organisme indépendant certes, qui suscite la colère des hommes d’affaire  qui voient le coût du crédit s’envoler sans cesse depuis des mois, conséquence directe de la hausse du taux directeur.

Entre la logique monétaire et l’approche prônée par le gouvernement, le marocain sombre  dans une impasse sans voie de recours ni d’appel…  

Fairouz El Mouden

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