Qu’est-ce que la modernité ? Est-elle mobile ou figée ? Y’en a t-il une seule ou plusieurs ? Quelles sont ses limites, ses exigences et ses perspectives ? Telles sont les questions sur lesquelles se penchera la 44e session de l’Académie du Royaume du Maroc placée sous le thème «De la modernité aux modernités». Prévue du 24 au 26 janvier au siège de l’Académie à Rabat, elle donnera la parole à un parterre de chercheurs, d’académiciens et d’intellectuels représentant douze pays.
Pour ses initiateurs, cette 44e session se veut un carrefour de réflexion et d’échange d’idées sur une thématique à la fois délicate, préoccupante et fascinante qui traverse la pensée et la science des temps modernes. «Au-delà de la révision des textes législatifs fondateurs de l’Académie, notre mission est de la relancer, lui donner plus de rayonnement, ainsi qu’au Maroc», a indiqué le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, lors d’une conférence de presse organisée mercredi 18 janvier au siège de l’Académie à Rabat.
C’est la raison pour laquelle, on a entamé depuis l’année dernière des activités culturelles, intellectuelles importantes, dont la première a porté sur l’Afrique comme horizon de pensée, a-t-il déclaré. La deuxième sera placée sous le thème : «de la modernité aux modernités.» Et ce choix n’est pas anodin, notamment dans un contexte mitigé, tourmenté, enlisé dans les fausses lumières cultivant le doute et la confusion dans les esprits.
Dans le cadre de cette 44e session, la modernité sera pensée, questionnée, réinterrogée et déconstruite dans le cadre d’une vision universelle et ouverte afin de reconstruire et construire le monde de demain. Pour ce faire, une brochette d’intervenants dont Henry Laurens, Mohamed Kettani, Mohamed Achargui, Abbas Al Jirari, Eugene Rogan, Rahma Bourqia, Mohamed Tozy, Ali Bouabid, Segalès Juan José Bautista, Yolanda Onghena, Said Bensaid Alaoui, Mohamed Sghir Janjar, Enrique Dussel, Mohamed Sabila, Gaber Asfour, Ferhat Kentel, Habib El Malki, Ahmed El Madini, Dominique Bourel, Ahmed El Khamlichi, Pierre Francois Souyri et Yacouba Konate apporteront leurs pierres à l’édifice.
Le choix du thème de la modernité pour cette 44e session n’est pas fortuit, a expliqué Rahma Bourqia, membre de l’Académie Royale du Maroc. C’est un thème qui mérite d’être débattu à l’Académie vu son importance. L’académie est un lieu pour échanger les idées de champs de pensée et des écoles confondues des quatre coins du continent, a-t-elle souligné. Ainsi, plusieurs questions et problématiques, entre autres la grande guerre et la modernité au Moyen –Orient, la réforme économique au Maroc entre 1956 et 2016, la modernité et les défis transculturels, la nécessité d’une modernité authentique pour la pensée arabo –musulmane, les femmes marocaines face aux défis de la modernité et bien d’autres passeront sous la loupe des intervenants invités.
Composée de 65 membres dont 30 marocains ou résidents au Maroc et 35 en provenance d’autres pays, la 43e session de l’Académie du Royaume du Maroc organisée en 2015 a été consacrée au continent africain sous le thème «l’Afrique comme horizon de pensée». Lors de la dernière COP22 qui a eu lieu à Marrakech, l’institution a organisé des journées scientifiques sous le thème : «face au changement climatique, un nouveau temps du politique».
Mohamed Nait Youssef