La «normalité» devra attendre

Reprise de la vie professionnelle

La vie professionnelle d’avant le confinement ne sera pas immédiatement retrouvée dès la reprise du travail après le déconfinement. En effet, règles sanitaires préventives contre le coronavirus obligent, les bureaux seront espacés, les gestes barrières continueront à marquer les rapports des uns et des autres, les embrassades disparaitront et le serrage de mains cédera la place à une autre forme de salut à distance.

De même, les pauses café et déjeuners ne seront plus les mêmes et dans la même ambiance, tout simplement puisqu’il faudra toujours maintenir une distanciation corporelle. Les sourires de remerciement, de gratitude, de satisfaction ou autres ne seront visiblement exprimés qu’avec des regards avant de revenir à la normale. En fait, dans ce contexte où il serait difficile de sourire à la vie, il n’y aurait pas que la normalité dans les rapports humains qui devrait attendre, mais force est de constater que l’ensemble des circuits du quotidien professionnel sera réinventé à bien des égards.

Le climat anxiogène, provoqué par le stress du travail, ses bilans et l’exigence des résultats ainsi que les trajets et leurs embouteillages, sera encore aggravé par l’incertitude entourant ce virus et ses effets ravageurs.

Dans cette atmosphère, les salariés vont inévitablement subir, chacun à son échelle, le bouleversement économique ayant secoué le pays et le monde. Il n’y aura pas de promotion, pas d’augmentation, pas de primes…. Ceci au cas où il n’y aurait pas de ponctions de salaires dans certaines entreprises et des réductions des effectifs dans d’autres.

Quant au recrutement, le chemin semble parsemé d’embûches, allant de la phase de l’entretien avec masque jusqu’à la problématique de l’espace dans l’ordre de l’entreprise. C’est dire que la crise provoquée par le nouveau coronavirus Covid-19 continuerait de secouer le monde de l’emploi qui fait grise mine depuis le premier semestre de cette année selon les statistiques du haut commissariat au plan (HCP).

En effet, du 1er janvier au 20 mars 2020, le taux de chômage est passé de 9,1% à 10,5% au niveau national, selon les statistiques de l’emploi et du chômage au 1er trimestre 2020, rendues publiques par le HCP. Le secteur formel est ainsi secoué, les opportunités de l’informel se feront de plus en plus rares et la sécheresse frappe de plein fouet le monde rural et les métiers complémentaires de l’agriculture. Le virage est difficile.

Pour face à la situation, la dépense publique, selon les experts en la matière, reste le seul instrument à même de répondre aux besoins de la population, dans l’éducation, la santé, l’emploi et les autres secteurs sociaux. C’est dans ce sens que le gouvernement a été poussé à préparer un projet de loi de finances rectificative qui sera basée sur l’activation du plan national de relance économique.

Cette loi de finances rectificative, que l’exécutif devrait envoyer à l’institution législative au cours de cette semaine, prend en compte les prévisions d’une baisse du taux de croissance, en plus des effets de la sécheresse et des faibles recettes fiscales. Les orientations générales de loi de finances rectificative seront présentées au conseil des ministres, avant d’être présentées au Conseil du gouvernement puis envoyées au Parlement pour être validées.

B. Amenzou

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