La Nouvelle-Zélande est-elle en train de gagner sa dure bataille?

Au vu des résultats enregistrés ce mardi 21 Avril, il semble, en effet, que les mesures draconiennes prises par la Première ministre Jacinda Ardern pour enrayer la propagation de la pandémie aient donné leurs fruits puisque l’archipel qui déplore 12 décès des suites du Covid-19, compterait au total 1.100 contaminations, 974 guérisons et que les infections quotidiennes y soient, désormais, très minimes puisque ce  lundi seuls sept nouveaux cas ont été enregistrés en 24 heures.

Mais même si, comme elle l’espérait, la courbe de propagation du virus s’est inversée, la cheffe de l’exécutif néo-zélandais reste très prudente et ne veut pas chanter victoire trop tôt. Soucieuse de consolider ses acquis, elle a donc décidé, ce lundi, de prolonger, jusqu’au 27 Avril, le sévère confinement général qu’elle avait mis en place le 23 mars dernier. Ce n’est qu’après qu’elle prévoit de procéder à un premier dé-confinement partiel avec «davantage d’activités économiques» mais «pas plus d’activités sociales».

Pour rappel, dès que le 28 février dernier le Covid-19 avait fait son apparition dans l’archipel qui compte moins de 5 millions d’habitants, la cheffe travailliste de l’Exécutif avait voulu «frapper fort et frapper vite». Aussi, dès le 14 mars et alors même que le pays ne comptait encore que six infections, Jacinda Ardern avait ordonné le placement en quarantaine de toutes personnes entrant sur le territoire national puis interdit, à partir du 19 mars, l’accès en Nouvelle Zélande à tout étranger non-résident alors que le pays comptait déjà 22 contaminations au Covid-19. Le 23 mars, enfin, la première ministre néo-zélandaise a donné à la population 48 heures pour se préparer à un confinement général avec fermeture de tous les commerces non-essentiels.

Conscient que l’adoption de ces mesures causera d’énormes pertes au pays qui dépend essentiellement du tourisme et que 97% de ses entreprises comptant moins de 20 salariés auront beaucoup de mal à supporter un arrêt brusque de la machine économique, le cabinet de la Première ministre a mis en place un plan de relance de 12,1 milliards de dollars néo-zélandais (6,5 milliards d’euros) pour soutenir la population par le biais de «subventions pour les salaires et de réduction d’impôts».

Agissant par solidarité avec leurs compatriotes victimes des répercussions économiques de la pandémie, la Première ministre et tous les membres de son gouvernement ont décidé de baisser leurs salaires de 20% pendant six mois. Il en sera de même pour les plus hauts fonctionnaires du pays.

Un sondage paru début avril révèle que 84% des néo-zélandais approuvent la politique qui a été suivie par leur gouvernement à l’effet d’enrayer la propagation du Covid-19 et une pétition a même circulé sur la toile demandant que le directeur général de la Santé, Ashley Bloomfield, soit nommé «Néo-zélandais de l’année 2021».

Reconnaissant, enfin, avoir «réalisé ce que peu de pays ont été capables de faire» et «arrêté une vague de dévastation», Jacinda Ardern, la Première ministre de Nouvelle-Zélande, a annoncé que le niveau d’alerte sanitaire, actuellement au degré 4 (le plus haut), va redescendre d’un cran lundi 27 Avril et ce, durant deux semaines afin de permettre, aux autorités sanitaires du pays, d’évaluer la situation.

Si donc certaines entreprises pourront reprendre leurs activités tout comme certaines écoles pourront rouvrir leurs portes et que des restrictions sur les déplacements seront levées, les réunions regroupant dix personnes seront tolérées pour l’organisation d’évènements comme les mariages et les funérailles à condition, toutefois, que soient respectées les consignes de distanciation sociale.

Et, pour le reste ? Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

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