La perversion électorale!

A l’approche des élections, la fièvre des artificiers de la dépravation gambade dans les milieux populaires. Elle se faufile dans les quartiers et les douars, épaulés par les multiples agents de l’autorité dont les instructions sont prescrites sur leurs petits calepins froissés.

Les points de «négoce» avec les barons et les médiateurs sont déjà déterminés, sous l’œil vigilant des sbires et des vigiles, prêts à rebondir et tabasser tout intrus ou simple curieux, tentant de jouer les trouble-fêtes à leurs sales manigances.

Ce business qui fleurit, tambours battants, quelques jours avant les échéances, est «toléré» par toutes les constituantes du trafic, car tout le monde y trouve son compte. Il convient de signaler, dans ce sens, que l’opération de fraude électorale a été planifiée, auparavant lors des périodes d’inscriptions sur les listes. En fait, dans nombre de contrées, les agents de l’autorité locale, en parfaite connivence avec les bonnets influents dans ces patelins, notamment dans les lieux reculés où le vote est massif, compte tenu du climat ambiant, marqué souvent par la terreur, ont balisé le chemin au préalable, en faveur du candidat de prédilection.

Durant la campagne, le ton monte d’an cran dans ce trafic illicite, à coups de millions, incité par la passivité complice régnante. C’est aujourd’hui une tradition perverse qui tire affreusement notre expérience institutionnelle vers le bas. Il est bien vrai que notre pays a secrété, des décennies durant, une nomenclature considérable de textes consensuels, visant à assainir et promouvoir le produit électoral, à travers des lois rédhibitoires et des mesures procédurières très avancées, pouvant même rivaliser avec les nations démocratiques les plus huppées à cet égard.

C’est ainsi qu’on se retrouve avec une majeure partie de parlementaires, issus de ce marais bourbeux des différentes préfectures et provinces où l’immixtion véreuse des agents oligarchiques et la prolifération de l’argent crasseux ont infesté, de long en large, l’espace électoral. On ne fait alors que transférer l’immondice puante sous la coupole constitutionnelle de la nation. Cette vileté de plus en plus criarde, n’est pas liée exclusivement aux simples instigateurs de cette infamie électorale qui sont, rappelons-le, les agents de l’autorité, les «techniciens» de la spéculation et les scélérats de la candidature.

Il ne fait pas de doute que les populations sont pareillement  partie prenante de cette bassesse. Certes, on comprendra fort bien que la plupart de ces électrices et électeurs sont abattus par le fardeau de la misère et de l’illettrisme. De ce fait, ils sont facilement en proie de la tentation et de la menace. Cependant, ils sont également «aidés» et motivés par l’indifférence voire l’incitation des faussaires et des contrefacteurs de l’opération électorale. Beaucoup de travail reste à faire à ce propos, d’autant plus que l’action politique dans notre, est sévèrement malmenée et violée par la mainmise du contrôle et de la maîtrise à distance.

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